Archives de Catégorie: la vie de la bergerie

Une gravure sur bois vraiment très humaine : le phoenix de st mars !

Eh bien voilà, c’est fini ! Encore une page qui se tourne ! Après trois jours intenses, de bonheur partagé, de fatigue aussi, un peu de nostalgie, déjà ! J’ai partagé, donné, reçu ! Des émotions, des rires, et aussi du sérieux. Ce sont surtout les enfants qui ont imprimé : d’abord toute une classe qui est venue, danser, piétiner, écrabouiller l’estampe, en musique, en rythme, dans la bonne humeur. Ensuite, pendant les deux autres jours, encore les enfants, connus et inconnus.

les enfants de st mars impriment

J’ai quasiment un « show », une performance totale, un spectacle : j’ai retrouvé le plaisir « de la scène », oublié depuis quelques années ! J’ai retrouvé aussi le plaisir de la mise en scène : combiner l’impression par les pieds des enfants, avec mes amis musiciens venus pour « le fun », avec la partie technique : l’encre, le papier, et la régularité de la pression. Tout cela en sécurité : pas de chutes, de salissures, de bousculades !

mes musicos !

impression du musée de blain

J’ai appris plein de nouvelles choses : comment dessiner, graver, imprimer en public avec la seule énergie humaine ! Par exemple, éviter que les pieds ne déchirent le papier, que ledit papier ne bouge, et connaître le temps de la pression ! Du jamais fait pour moi, une plongée dans l’impression,les yeux grands ouverts, et l’esprit bien en éveil.

le final de st mars

Voilà, c’est fini, les gravures sont à la hauteur de l’ouvrage fourni, c’est bon !

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Des pro de la linogravure à la Bergerie

Une semaine de pause après la création du phoenix à St Mars du Désert ? Eh bien non, parce que j’avais programmé un stage, peur de m’ennuyer certainement !

Et ce stage : géant, inattendu, comme à chaque fois que j’organise un événement. Cette fois, ce sont des stagiaires, quasiment des pro, dessinant, gravant, explorant la matière depuis de longues années, qui se sont retrouvés à la Bergerie . Un instant je me suis même demandé ce que j’allais leur apporter…

Il y a bien l’atelier, un espace assez merveilleux, gros murs de pierres, belles solives au plafond, soutenues par une longue poutre portée par deux poteaux de chêne. Pour qui aime les ambiances, le rêve.

Il y a aussi les presses, en fonte, petites, minuscules même, moyennes et très grosses, de beaux objets « vintage » mais surtout, fonctionnels, pratiques, et marchant à l’énergie humaine : pas de moteur autre que les bras !

Et les casses d’imprimeurs, et les gravures, et le bon vieux poêle « godin » qui ronronne…

Bon, il y a moi, aussi, graveur installé depuis 6 ans maintenant, plein d’énergie et d’expérience, à la fois heureux et surpris par leur talent !

Tout cela m’a rappelé mon époque « professeur de pub » quand j’étais plus exigeant avec les élèves capables d’un bon niveau d’exigence justement, qu’avec d’autres.

Alors on est partis dans de « grandes réalisations » ni elles et lui ou moi savions que nous ne pouvions nous contenter du facile, du normal, de l’habituel. Alors on s’est donnés à fond, fatigue ou pas, il fallait y aller, et on y est allés. Au point que le stage s’est achevé vers 21 heures dimanche !

image stage 03:15

Le résultat : à la hauteur des attentes de chacun, que ce soit la précision et le détail du trait pour l’une, l’ambiance de la nuit et sa traduction pour l’autre, l’enchevêtrement du feuillage autour de la statue pour lui. Et pour moi, le bonheur d’encadrer des artistes en limite de la professionnalisation, avec la certitude d’avoir encore appris lors de cette rencontre, et d’attendre encore d’autres expériences comme celle-ci.

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Linogravure, éoliennes, rêver jeunesse, l’art et la matière, et moi, et moi ?

Beaucoup trop de choses en ce moment à l’atelier, mais c’est souvent (toujours ?) comme ça : quand il ne se passe rien, il ne se passe vraiment rien, mais quand ça bouge, alors là …

Bon, un peu d’ordre dans tout cela. Tout d’abord, les éoliennes, ça ne se passe pas dans l’atelier, mais pas très loin, alors le temps d’y aller, de voir et de revenir, la tête déjà pleine de projets, d’air, de vent, d’Éole … C’est bien, je sais que je vais graver autre chose que du vent !

éoliennes 12mars15

Et ensuite, une expo qui me tombe dessus comme ça : les gravures de mes stagiaires passés, jeunes stagiaires, pour le festival « Polyglotte » : « rêvez jeunesse » Intéressant, ici aussi, j’ai rassemblé presque 6 années de travaux, je ne pensais pas les encadrer et les exposer ! Alors j’ai fait appel à de l’aide extérieure : ma disciple et sa petite soeur. On a bien travaillé, et l’expo fût prête à temps.

expo gravures bibli 2015

Ensuite, encore une expo, prévue celle-ci, à Sucé sur Erdre, avec le collectif « complicité d’artistes » et avec un thème : « l’art et la matière ». Avec Cathy, on a (enfin) réalisé une oeuvre commune : notre chambre, avec un entourage au crochet ! C’est très doux, et bien dans l’esprit de l’art et la matière ! Ensuite, des gravures tirées sur d’autres matières que le papier blanc : contreplaqué, toile d’artiste, carton enduit, papier kraft.

Avec tout ça, penser aussi à l’expo d’Ancenis sur le thème des ponts, cette fois un pont mythique, celui de La Roche Bernard, reliant la Loire-Atlantique à la Bretagne Sud. Je lui ai ajouté un « Ost » mêlé aux mâts des bateaux de plaisance : J’ai repensé à ce rocher déchiré en deux parties d’un seul coup d’épée par un vaillant et preux chevalier.

lrb,stmars,sucé

Et enfin, préparer mine de rien ma prestation « en live » à Saint Mars du Désert, lors de la fête « art démolition ». J’ai dessiné pas mal de phoenix, pour arriver à ceux-ci, peut-être définitifs, peut-être pas encore ! Déjà, j’hésite : recto ou verso ? Regard à droite, regard à gauche ?

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La gentillesse des gens

 

Je me promène dans la petite ville,

Vivi court devant moi,

elle est petite, et elle sautille encore.

Elle veut grimper à un arbre :

en ville, c’est difficile d’en trouver un à sa taille.

On finit par en découvrir, qui bordent une ruelle.

Elle se précipite vers l’un d’eux,

et l’escalade sans peine.

Elle rit, joyeuse,

mais crie qu’elle n’arrive pas à redescendre !

Une femme jeune et jolie passe près de nous

et se retourne en riant,

le vent ébouriffe ses cheveux et soulève sa jupe,

elle part, se retourne une dernière fois,

comme dans les dessins de Wolinski.

Je continue à jouer avec Vivi,

qui devient soudainement

la petite du journal de Catherine,

de Cabu.

les filles courent

Mes auteurs de BD de l’adolescence sont là,

doucement, et pour longtemps.

Je suis heureux avec eux,

malgré tout.

***

Et ce matin, Adeline, Caroline et Élizabeth

mes chères artistes linograveuses

sont venues papoter à la maison,

alors que le facteur apportait

une délicate gravure d’Elsa :

la vie reprend son cours

dans la gentillesse

des gens !

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Vague à l’âme et linogravure

 

Le vague à l’âme de l’artiste graveur

Hier, je suis entré dans l’atelier par l’autre porte, celle que je n’utilise presque pas. La première image que je vois, est « c’est pas juste ». Forcément, elle me parle, me dit d’autres choses que lorsque je l’ai conçue, lorsqu’elle n’était qu’un mot d’enfant ! Je me dis que ce qui entoure, colore différemment les mots et les images !

c'est pas juste

Alors, quand je regarde mon atelier de cet autre point de vue, les yeux s’embuent de larmes intérieures. Sur ma très vieille presse inoccupée, s’étale « le loup mangeur de liberté » celui qui a fait dire à une amie « tu as eu le temps de le faire depuis ? » alors que cette gravure existe depuis trois mois…

le loup

Brusquement, toutes ces gravures du temps passé me parlent autrement. « Interdit de dire des gros mots » plaqué sur Liberté Égalité Fraternité Solidarité résonne différemment.

gros mots

De même « Aux Arts Citoyens » où La liberté se déleste de son arme pour empoigner une guitare,

aux art guitare

 

et « Solidarité » avec les hommes occupés à travailler ensemble.

solidarité

Et ce qui me trouble le plus, c’est que je suis allé au bout de chaque projet : il ne s’agit pas de vagues dessins, abandonnés au fond d’un tiroir, mais d’un travail abouti, avec la précision requise en vue d’une oeuvre, avec plusieurs couleurs, une gravure pensée, réfléchie, imprimée, encadrée et mise en exposition, volontairement.

J’avais peur, je crois, d’une atteinte à nos libertés fondamentales. Je me souviens, un de mes amis avait dit en voyant tout ça : « t’as un problème avec la citoyenneté ». Oui, mais j’appréhendais un risque politique plutôt que religieux. Comme beaucoup d’artistes, sensibles, je le suis plus aux gens, et à ce qui m’entoure qu’à l’argent, et aux idoles de toutes sortes de la modernité, loin, très loin des pseudo-artistes-mercantiles.

Un journaliste a dit un jour, qu’on devrait essayer de demander aux artistes ou aux fous comment faire pour nous sortir du bourbier dans lequel nous nous sommes mis, plutôt qu’aux experts et spécialistes de tout poil. Peut-être voyons nous autrement les choses ordinaires de la vie.

Il est 4 heures du matin, et je n’arrive pas à dormir. Malheureux de ce que la bêtise et la haine ont fait. Je vis cette mort collective, comme un arrachement douloureux d’une partie de ma jeunesse. Je voulais travailler dans l’atelier : le coeur n’y est pas. J’ai fini une gravure commencée avant, c’est facile, tout était prêt. Qu’allons-nous, que vais-je devenir après ?

aux arts crayon

Je me rappelle, lors d’un changement professionnel brutal, avoir naïvement dit lors d’un entretien : « Avant, je ne savais pas ce que j’allais faire après »

J’en suis là.

gouges

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CHAGRIN

Le chagrin

***

Quatre dessinateurs,

un peu comme des grand frères,

sont assassinés brutalement,

et disparaissent à jamais.

***

Il faisaient partie de notre environnement,

comme des cousins éloignés,

qu’on ne voit jamais, mais respectés, amusants,

plein de vie, et pourtant…

Ils étaient braves, hardis, courageux,

pour nous.

***

Du chagrin, de la tristesse,

et déjà la mélancolie du temps passé.

solidarité tirée sur bois

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Expérimentations en gravure : impression sur bois et sur toile

 

Cette fois-ci, je cherche les ennuis ! J’aimerai imprimer sur du dur : les oeuvres encadrées c’est sympa, mais parfois aussi un peu ringard quand même. Alors, pour un style plus contemporain, ça serait intéressant d’avoir une gravure imprimée directement sur un support dispensé de vitre.

Que faire ? J’ai imprimé sur papier et l’ai marouflé sur bois : mais le papier reste fragile, une tache, une mouche impétueuse, et l’oeuvre est gâchée.

J’ai imprimé sur toile apprêtée, puis l’ai clouée sur un châssis, peu convaincant.

Alors, reste la solution d’imprimer directement sur du dur : bois, contreplaqué, médium. Mais cette fois, en utilisant une presse à pression verticale, et assez robuste pour fournir une pression sur toute la surface. J’ai pris une lino-gravure ancienne avec très peu d’aplats, et voilà le résultat, sur contreplaqué standard :

la grosse presse verte

solidarité tirée sur bois

Alors j’ai essayé le carton entoilé : assez dur lui aussi, avec en plus le grain de la toile, ses creux et ses bosses. À condition d’accepter que le grain de la toile transparaisse, le résultat est intéressant : j’ai poussé l’exercice très loin, en imprimant d’abord un fond d’image bien chargé, et une fois sec, le motif de premier plan au dessus, en repérage visuel, et voilà :

 

 

cormorans sur toile

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Du mouvement pour nous au garage

 

Mais comme le temps passe vite ! Un mini-stage à la Bergerie, de la gravure, l’effervescence d’une expo inhabituelle, et déjà préparer l’avenir proche : un nouveau petit stage et une expo au Cellier.

Soyons organisé ! Parfois j’y arrive bien, à d’autres moments, non ! Mais ce jour, tout semble aller de soi, alors au commencement :

repas convivial

L’expo mouvements au garage : deux jours qui ont filé comme une fusée lancée vers une comète . Mais deux jours intenses, on a réussi à investir le garage tout en respectant nos personnalités propres, d’artistes et de garagistes.

Dans les pneus, au milieu du matériel, nos oeuvres se sont glissées en douce, et finalement, pas aussi déplacées que ça !

l'expo

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Le public, curieux de cette expérience insolite est venu nombreux dimanche, le temps aidant ! En revanche samedi n’a brillé qu’avec le pot offert lors du vernissage du soir. Je me suis fendu d’un discours de bienvenue et de remerciements à nos hôtes, insistant sur l’indispensable place de l’art, en tous lieux et place, c’était l’occasion !

nos hôtes

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Ouest France, notre journal local a relaté cette manifestation insolite dans un bel article !

La suite pour moi cette fois c’est un mini-stage à nouveau, et la préparation de l’exposition de Noël au Cellier.

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Du mouvement pour la lino-gravure de Jean Pierre

 

Le groupement d’artistes et d’artisans d’art que nous avons créé l’an passé investit cette fois-ci un véritable garage automobile en activité, le temps d’un week end, pour exposer nos oeuvres !

complicité d'artistes

C’est grâce à mes amis garagistes des Touches, Sylvie et Pascal, que ce lieu insolite et inattendu nous accueille samedi 8 et dimanche 9 Novembre.

affiche mouvement

 

Il y a un peu d’appréhension : comment allons nous réussir à nous intégrer dans cet espace sans que ni lui ni nous ne perdions notre identité ?

Le thème choisi pour cette exposition est « mouvements » et il va jouer son rôle dans cette rencontre !

Je ne sais si c’est le garage ou New York qui m’inspire, mais moi, j’ai beaucoup joué avec cette belle américaine !

les belles américaines

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Deux gravures de Manhattan par jpgraveur

 

Je préparais mon intervention pour Blain, et avais donc l’esprit bien occupé : seulement, voilà, quand c’est comme ça, j’ai une créativité impulsive et irrépressible qui veut impérativement s’exprimer. Qui n’attend pas et qui me force à se plier à elle.

 

Alors, sans que je comprenne vraiment, New York s’est imposé à moi, une avenue, chargée de voitures, et clin d’oeil, avec Cathy à vélo – tranquille.

 

 

cathy à vélo à manhattan

 

 

***

 

Ceci n’était pas suffisant, somme toute, c’était assez facile.

 

***

 

Alors une vue de Manhattan en arrivant par le pont de Brooklyn, un soir à la tombée de la nuit : une photo prise il y a bien quatre ans, en voiture, et que j’ai peiné à retrouver.

Comment rendre une tombée de nuit en gravure ? Comment rendre le dégradé des couleurs, quand le bleu du ciel s’assombrit, que les buildings se détachent à contre jour, que la route reste encore colorée et que les phares des voitures sont allumés ! Voilà qui était bien !

 

***

Et c’est là, que tapie dans l’ombre de mon esprit en ébullition, a surgi l’idée générale, puis les ramifications en idées secondaires, une plaque dessinée bien précisément : la « skyline » très nette sur le ciel, ensuite la découpe à la scie à chantourner équipée de la plus fine de mes lames : moins de 1 mm de large. Ensuite l’extraction des vides en ogive du pont de Brooklyn et le collage sur une plaque de médium qui reçoit le ciel : de la haute voltige, où tout a son importance, la découpe, la mise en place, le collage, la mise sous presse : parce qu’il faut que l’autre plaque vienne s’emboîter exactement

 

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Et ça marche, avant même d’encrer, je sais que tout va fonctionner. Parce que pendant toute cette réalisation pratique, l’esprit fonctionne et anticipe : je vais créer des dégradés de couleurs sur les deux plaques, en mélangeant les couleurs sur la table à encrer avec les rouleaux.

 

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le pont de brooklyn by night

 

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Et voilà, j’ai quand même pu faire Blain ! Et m’y investir complètement, l’esprit enfin libéré de cette créativité intempestive !

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