L’atelier de linogravure est installé dans une ancienne étable toute en pierres. Les vaches sont parties depuis plus de cinquante ans, mais je crois que leur âme est toujours là ! Et voilà qu’après des années, ce sont mes gravures qui s’emparent d’elles.
J’ai expérimenté : les encres, le papier, le format.
À la réflexion, le dégradé de couleurs me plaît bien. J’ai préparé les mélanges sur la table d’encrage : du marron foncé presque noir, du marron clair avec l’ajout de blanc et d’ orange :
J’ai imprimé 20 exemplaires, laissant les couleurs varier au fur et à mesure des encrages, et tout cela sèche tranquillement dans les claies.
J’ai utilisé un papier Canson dessin 180g légèrement grainé, et un papier ivoire clair texturé de 200g les encres sont des Sakura marron, noir, orange et blanc. La plaque est en médium de 5mm collée sur contreplaqué pour l’amener à la hauteur en papier de ma presse typo, une grande Deberny & Peignot de 60/80.
Bonjour, dans la chaleur de l’été de septembre, je vous invite à venir pratiquer la linogravure dans la fraicheur de mon atelier à la Bergerie Aux Touches en Loire Atlantique.
Le stage dure deux jours, samedi et dimanche 23 et 24 septembre, de 9 h à 17 h et coûte 150 € tout compris : fourniture du papier, des encres et prêt des outils.
Il est limité à 4 personnes, et chacun repart avec 5 exemplaires de sa gravure et un exemplaire de la gravure des autres stagiaires.
J’ai fini de graver le premier état de ma plaque de lino, que j’ai prévu de réaliser selon la technique de la plaque perdue : la même plaque sera gravée successivement pour chaque couleur.
Aujourd’hui, j’imprime la première couleur des sardines : un joli bleu ciel, créé avec du blanc opaque et une touche de bleu de Prusse.
Auparavant j’avais fait un premier dessin au crayon, coloré ensuite au marqueur, « pour voir ». Puis plusieurs dessins de sardines, avec bleu ciel et bleu plus soutenu.
J’ai imprimé une dizaine d’épreuves « en plus » de façon à faire des essais pour la deuxième gravure de la plaque. En attendant, les feuilles imprimées sèchent.
Je continue ma série « DÉSORDRES » et cette fois, je m’attache à la cuisine : elle vit, la cuisine, et même « bien rangée », elle arbore un petit air de désordre rassurant.
Je la « vois » déjà imprimée en blanc, gris clair et noir, les trois couleurs en doux dégradé.
J’ai dépassé le stade des esquisses, et le travail est en cours.
Voilà, les journées portes ouvertes sont terminées. Huit jours, je ne sais pas pourquoi ni comment j’avais décidé de les faire aussi longues ..Ce qui est amusant dans l’histoire c’est qu’il y a eu des visiteurs presque tous les jours !
Alors, pendant les visites, j’ai dessiné, reporté, et commencé à graver une prochaine estampe dans le thème du « désordre ».
Dans la chambre, j’ai chipé un soutien-gorge dans la commode et l’ai laissé s’accrocher sur une chaise, cherché le meilleur angle, pas forcément la facilité : puisque maintenant, il me faut deux plaques en repérage exact …
Ça promet pour la suite : l’impression sera difficile.
J’ai commencé par graver le soutif, voyant très bien les difficultés à venir : il est « devant-derrière » la chaise.
La gravure est finie, et comme j’imprimais la « mère Noël » en rouge vif avec les enfants j’ ai gardé un peu d’encre pour après.
Et j’ai imprimé le soutien-gorge tout seul, sur un petit bristol, et une fois sec j’ai dessiné autour ce que la chaise allait donner.
Depuis longtemps je voulais graver « du désordre », matériel, genre des tas de choses, des vieilleries mal rangées, une casse automobile. Mais comme souvent, ça ne venait pas … Et un matin, ouvrant la fenêtre de l’étage, je découvre d’en haut les chaises, les tables, les chaises-longues abandonnées depuis l’été, pas encore rentrées. Voilà, il suffisait d’attendre. Alors, j’ai dessiné, gommé, photographié, retourné sur place pour dessiner « in situ » et le résultat me plaît bien, j’ai fabriqué mon vert, comparé avec les vraies feuilles
Ma créativité : je venais de finir l’impression du « livre ouvert » et avais imprimé quelques feuilles de brouillon avant de nettoyer la plaque. Habituel. Ensuite, j’imprimais le visage d’une nouvelle gravure : « le visage de Joachim du Bellay » et de la même façon, j’imprimais quelques feuilles de brouillon avant le nettoyage de la plaque, et … J’avais utilisé le même brouillon que celui du livre, et cette double impression m’a sauté aux yeux : Du Bellay sortait du livre ! Alors le lendemain, impressions, réglages et voilà le résultat, totalement inattendu !