Lors de la fête de l’estampe que j’organise avec le Musée de l’Imprimerie de Blain, j’expose 13 gravures, les toutes nouvelles : « Les Fleurs de la Bergerie » et « Les deux pies » et mes « fétiches » comme « La Sieste » ou « Le Baiser ». Elles seront visible au Château, salle Anne de Bretagne jusqu’au 6 Juin les après midi sauf le lundi.
Cet hiver, les pies jacassent, et volent on tous sens. Je suis à l’ordi, et par la fenêtre, je les aperçois, et commence vraiment à m’intéresser à elles. Un couple se pose sur une branche haute du grand chêne : elles se regardent et soudainement, regardent ensemble dans la même direction. Deux pies noires et blanches, les branches enchevêtrées et noires sur le ciel : tout cela est très graphique, une gravure s’imposera forcément, un jour. Mes photos dorment dans un coin de mes pensées. La gravure est en gestation, mais ne naît pas encore ! Il me manque inconsciemment un déclencheur, comme une histoire qui commence, mais dont on ne possède pas la fin … Et c’est au printemps, quand les agriculteurs commencent à labourer que doucement les pies et les charrues s’assemblent dans mon esprit. Et voilà, les deux pies vont rencontrer sur ma gravure les deux socs improbables aujourd’hui d’une charrue d’autrefois. Alors ça va très vite, je dessine, gomme, assemble, découpe et mon projet prend forme. La gravure pourrait être un jeu d’enfant, mais je désire beaucoup de branches autour des pies, et beaucoup d’herbes folles autour des socs. Et dans l’espace laissé libre entre l’arbre et les herbes, un petit poème à la façon des haïkus japonais prend sa place, composé avec une vieille police de caractères un peu usagée.
Finalement, en Janvier et février, j’ai quand même bien créé ! Pour moi, le début d’année est souvent propice aux préparations d’expos …
Alors, pour les JEMA en avril, une composition « Lino-Typo », imprimée avec un beau dégradé en Bleu de Prusse et Blanc.
Pour une animation, en Juin, un « tour de force » avec la reproduction d’une gravure du XVème siècle : « Mélusine s’en vollant »
Et pour une exposition, au mois d’Août, une grande « Lino-Typo » avec la Loire symbolisée par une charmante naïade se baignant devant les arches d’un ancien péage.
Une gravure de précision, avec les pierres, une gravure surréaliste avant l’heure avec Mélusine, comme un clin d’oeil de connivence avec un graveur de la renaissance, et une gravure réaliste avec les tours de château, enfermées dans des typos très présentes. Ensuite, après un long moment d’absence à l’atelier, une reprise assez difficile, d’un projet en cours.