Gravure de la cuisine, en « ordre » ou « en désordre » comme on veut, comme on voit, comme on sent !

Gravure de la cuisine, en « ordre » ou « en désordre » comme on veut, comme on voit, comme on sent !
Ma créativité : je venais de finir l’impression du « livre ouvert » et avais imprimé quelques feuilles de brouillon avant de nettoyer la plaque. Habituel.
Ensuite, j’imprimais le visage d’une nouvelle gravure : « le visage de Joachim du Bellay » et de la même façon, j’imprimais quelques feuilles de brouillon avant le nettoyage de la plaque, et …
J’avais utilisé le même brouillon que celui du livre, et cette double impression m’a sauté aux yeux : Du Bellay sortait du livre !
Alors le lendemain, impressions, réglages et voilà le résultat, totalement inattendu !
Ce week end, un atelier pas comme les autres à La Bergerie, avec des participants qui toutes et tous pratiquent déjà la linogravure.
Alors ça allait vite, les dessins fusaient comme les idées, et curieusement, on a bien pris le temps de déjeuner ensemble !
On a dessiné, on a gravé, et surtout on a imprimé sur de vraies presses, avec des papiers différents.
Chacun est reparti … en laissant les gravures sécher, la tête bien pleine de tous les bons moments passés ensemble.
Cet hiver, les pies jacassent, et volent on tous sens. Je suis à l’ordi, et par la fenêtre, je les aperçois, et commence vraiment à m’intéresser à elles. Un couple se pose sur une branche haute du grand chêne : elles se regardent et soudainement, regardent ensemble dans la même direction. Deux pies noires et blanches, les branches enchevêtrées et noires sur le ciel : tout cela est très graphique, une gravure s’imposera forcément, un jour. Mes photos dorment dans un coin de mes pensées. La gravure est en gestation, mais ne naît pas encore ! Il me manque inconsciemment un déclencheur, comme une histoire qui commence, mais dont on ne possède pas la fin … Et c’est au printemps, quand les agriculteurs commencent à labourer que doucement les pies et les charrues s’assemblent dans mon esprit. Et voilà, les deux pies vont rencontrer sur ma gravure les deux socs improbables aujourd’hui d’une charrue d’autrefois. Alors ça va très vite, je dessine, gomme, assemble, découpe et mon projet prend forme. La gravure pourrait être un jeu d’enfant, mais je désire beaucoup de branches autour des pies, et beaucoup d’herbes folles autour des socs. Et dans l’espace laissé libre entre l’arbre et les herbes, un petit poème à la façon des haïkus japonais prend sa place, composé avec une vieille police de caractères un peu usagée.
Enfin, le premier tirage de ma nouvelle gravure : « Les fleurs de la Bergerie », une plaque de 29/39cm sur papier 170g blanc ivoire de 40/50cm
Cette année, le salon a pu avoir lieu ! On a imprimé, démontré, expliqué avec une consoeur enlumineure. Notre stand était un véritable atelier : notre projet consistait à fabriquer des « vraies-fausses affiches » du salon. La lino permettant de réaliser des « fonds », la typo venait ensuite. Tout a bien fonctionné, les tirages de lino avaient presque complètement séché et la typo s’est installée par dessus sans soucis !
‘ai démarré une linogravure assez grande pour moi (presque 30/40 pour la plaque) et assez complexe : j’ai réuni l’atelier de gravure et la maison autour de la cour, dans une vue aérienne étonnante, jugez plutôt.
Vivi passe quelques jours ici, à La Bergerie, et l’atelier est toujours aussi attirant. On a décidé d’imprimer une gravure d’il y a quatre ans déjà, d’après une idée à elle : un squelette sort d’une pendule à minuit ! Alors on s’est dit qu’on pouvait en faire une guirlande : on en a imprimé une trentaine, dans la joie, les odeurs d’encre, et aussi … le sérieux des imprimeurs !
Et voilà, j’ai envie de reprendre exactement ce que je pensais il y a six ans :
Un atelier se finit, et c’est un peu le blues ! On fait des rencontres superbes, et au moment de se quitter, on voudrait que tout recommence !
D’accord, c’est la vie, mais quand même, les bons moments passent trop vite.
Et cette fois, la dernière journée est très calme, c’est le moment d’imprimer, encore et encore, dans les bonnes odeurs d’encre !
Ce sont des moments intenses, plaisants, et tristes à la fin, quand on réalise que c’est fini. Même pour moi, j’ai envie de dire : surtout moi ! Pourtant j’organise d’autres ateliers, je sais qu’on va apprendre à se connaître, s’apprivoiser, et que très vite ce sera : « Hou-hou, c’est fini ! » Notre côté enfant se réalise à plein, dans l’enthousiasme de la découverte, et la tristesse de l’arrêt. On prend la vie à pleines dents, comme dans un rêve-éveillé.
Quelques images de ce qu’on a fait.
Beaucoup d’activités ce week end à La Bergerie :
Ma patite fille Titi fêtait ses 18 ans avec ses amies et amis et moi, j’offrais mon atelier à mes amies graveures pour une journée de dessins, gravures, et impressions.
Quels plaisirs après tous ces jours passés sans trop se voir !