Je me promène dans la petite ville,
Vivi court devant moi,
elle est petite, et elle sautille encore.
Elle veut grimper à un arbre :
en ville, c’est difficile d’en trouver un à sa taille.
On finit par en découvrir, qui bordent une ruelle.
Elle se précipite vers l’un d’eux,
et l’escalade sans peine.
Elle rit, joyeuse,
mais crie qu’elle n’arrive pas à redescendre !
Une femme jeune et jolie passe près de nous
et se retourne en riant,
le vent ébouriffe ses cheveux et soulève sa jupe,
elle part, se retourne une dernière fois,
comme dans les dessins de Wolinski.
Je continue à jouer avec Vivi,
qui devient soudainement
la petite du journal de Catherine,
de Cabu.
Mes auteurs de BD de l’adolescence sont là,
doucement, et pour longtemps.
Je suis heureux avec eux,
malgré tout.
***
Et ce matin, Adeline, Caroline et Élizabeth
mes chères artistes linograveuses
sont venues papoter à la maison,
alors que le facteur apportait
une délicate gravure d’Elsa :
la vie reprend son cours
dans la gentillesse
des gens !