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Trop de gros mots en lino !

 

Il y a six ans – déjà ! – je gravais « interdit de dire des gros mots » dans la typo enfantine de ma petite fille Loulou. Typo en surimpression sur la devise de la République. Je voulais jouer sur le double sens de « gros mots ».

Aujourd’hui, je n’ai presque plus d’exemplaires de cette impression, j’en ai vendu, j’en ai donné, je n’en avais pas imprimé beaucoup non plus. Alors, je reprend le comptage des gravures, et m’aperçois que j’ai encore pas mal de marge, donc, retirage !

Cette fois, je change la typo, pour un style plus élégant, avec des empattements filiformes, en plomb. Il faut recaler, et c’est plus précis, l’autre typo était en bois, de corps 72, la nouvelle est en corps bizarre de 54. Pour m’y retrouver, je décalque la typo enfantine et place le calque dans la presse, pour faire l’imposition du texte en transparence.

Je cherche à recouvrir en partie le texte « liberté, égalité, fraternité, solidarité » par les gros mots, tout en restant « un peu » lisible.

P1150585

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La lino du tas de bois

 

Lors de mes deux articles précédents,

je vous faisais part de mes cheminements :

Un projet, mené à son terme, se charge

de changements, de réflexions, c’est le jeu

de la création, garder l’oeil bien ouvert

ainsi que l’esprit, et savoir penser à l’envers.

Et voilà, le résultat, j’ai ombré les creux

entre les rondins, et ça me plaît mieux !

image finale tas de bois

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Tas de bois indocile, et linograveur persévérant

 

J’étais resté dans mon précédent article

sur la première couleur de mon tas de bois.

J’ai donc repris la plaque et enlevé

tout ce qui était ivoire, de façon

à imprimer en brun clair tout

ce qui était écorces et ombres.

plaque tas de bois 2° état

L’impression passe très bien, le

repérage est excellent, mais…

mais … mais … mais …

les couleurs sont trop « tendres »

et je ne trouve pas ce que je cherchais !

tas de bois 2ème état

***

Alors, je vais tenter une troisième couleur :

comme les écorces et les ombres

sont exprimées par le brun clair,

je vais garder les ombres sur la plaque,

et les encrer en brun très foncé.

Je fais un test sur un brouillon,

tas de bois projet 3ème couleur

et ça me semble bon : de plus comme

il s’agit de la technique de la plaque perdue,

rien n’est perdu, elle finira encore

plus dépouillée qu’elle ne l’est !

***

Demain ou après demain, gravure :

je ne garderai que les ombres entre les rondins

pour les imprimer en repérage.

Ma plaque devient de plus en plus abstraite …

Pourvu que je ne verse pas dans le

conceptuel, et autres domaines

pour le moins inquiétants,

puisque je présente

un tas !

plaque prête 3ème gravure

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La linogravure d’un tas de bois

 

Les tas de bois, bien rangés ou en désordre

m’ont souvent fasciné par l’aspect

très graphique des cercles,

des formes étranges de certaines bûches,

et encore plus par les vides

très sombres entre elles.

***

Je voulais donc graver,

mais le « noir-et -blanc » ne

me convenait pas vraiment.

Le bois partout présent ici,

dans l’atelier, la maison, dehors,

a une couleur chaude.

J’ai dessiné rapidement

le début de mon projet :

le bois assez clair

les ombres bien foncées.

tas de bois 0

***

C’était sûr, il fallait deux couleurs :

ou deux plaques, ou la technique

de la plaque perdue : j’ai choisi celle-ci.

Un peu d’éphémère ne nuit pas à la création.

J’ai observé, repris des photos,

me suis attardé devant les

tas de bois bien empilés,

et j’ai dessiné sur la plaque.

chat et bois

***

J’ai préparé une teinte

ivoire-orangée pour le fond :

Comme les ombres et les écorces

seraient brunes, il fallait avoir du brun

dans l’ivoire : donc beaucoup de blanc,

du brun et une touche de jaune.

J’ai comparé avec une grosse rondelle

de saule fraîchement coupée,

c’était bon !

préparation couleur tas de bois

 

saule

***

J’ai gravé la plaque de lino :

enlevant juste les blancs.

Puis l’ai encrée en ivoire et

j’ai imprimée 20 exemplaires

sur un papier blanc-écru de 170g.

1ère impression tas de bois

Ensuite, j’ai repris la plaque,

et dessiné les parties à conserver :

les plus foncées, et gravé ce qui

allait être ivoire sur l’estampe.

C’est assez complexe, je veux

du brun pour les fissures, l’écorce

et les ombres entre les bois :

Alors que je figure un tas de bois,

j’entre dans l’abstraction avec

des lignes et des aplats !

préparation 2ème plaque tas de bois

***

Pour imprimer, j’utilise ma grande presse

typo entièrement manuelle, mais avec

un système de pinces pour le papier,

qui permet de remettre la feuille exactement

au même endroit pour l’impression de

la deuxième couleur, et comme la plaque

de lino est replacée au même endroit,

bloquée par les diverses cales, j’obtiens

un repérage parfait entre les couleurs.

dans la presse

***

J’en suis là, les feuilles sèchent, et demain

je finis la deuxième gravure de la plaque.

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INSOUCIANCE gravure sur bois en deux couleurs

 

Il y a peu, je réalisais une gravure sur bois pour un concours. Il ne fallait pas qu’elle soit publiée avant les résultats. Maintenant, c’est bon : j’ai pas été primé, mais je vous la présente !

C’est une gravure réalisée sur contreplaqué de mauvaise qualité : celui que je préfère quand je veux un fond « texturé ». Je voulais deux couleurs, alors j’ai gravé et découpé à la scie à chantourner à très fine lame.

 

insouciance 2

 

Elle me plaît bien, cette image, elle me rappelle la stupéfaction de ma petite fille outrée de voir les deux gars tranquillement nettoyer leur brouette et leurs truelles dans la Loire ! Mais elle est aussi très graphique : on était légèrement en hauteur, sur la cale d’appontage, et on n’a pas de ciel, juste l’eau qui coule.

J’ai imprimé les gars en noir, l’eau en gris, et le sol en dégradé de noir vers le gris.

Je me demande encore pourquoi j’ai pas été primé !

En réalité, je le sais, mes travailleurs contemporains insouciants, n’ont pas fait le poids devant des oeuvres qui avaient quasiment un siècle d’inspiration classique ! Et même divine pour certaines … Faut pas exagérer quand même, hein ?

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Les reflets bleus

reflets bleus 2016

 

Les reflets bleus, c’est une plaque de lino gravée pour être imprimée en décalage, donc en deux fois, la première en bleu pâle, la deuxième en bleu plus soutenu, en décalant de 1 mm à droite et 1 mm en bas. De cette façon, on a un liseré bleu pâle sous le bleu foncé.

Comme il y a deux passages, on imprime d’abord le bleu pâle, on laisse sécher en on imprime en bleu foncé, en ayant bien soin de repérer la feuille.

Je me suis trompé, j’ai mis le papier dans le mauvais sens, et le résultat est vraiment bien meilleur que ce que je voulais faire initialement.

Alors aujourd’hui, je perfectionne la méthode, et c’est la plaque que je positionne en la tournant de 180° exactement, pour que les deux impressions se superposent parfaitement. Et je garde le même réglage pour le papier.

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Un contre-jour en linogravure

 

Il faisait chaud, il faisait beau, c’était un autre jour, une autre année, les cyclistes arrêtés se concertaient avant de repartir, le soleil au zénith, les ombres sur les pavés, et eux à contre-jour : je les voyais bien, tellement bien, que je les photographiais plusieurs fois, avec en tête, déjà, la gravure en noir et blanc.

Il m’en a fallu du temps pour me décider : comment faire pour restituer ce que j’avais vu, ressenti, aimé dans cette image … Finalement, j’ai choisi le mélange de deux techniques : la lino positive pour la rue et les ombres, et la lino négative pour les silhouettes sur le fond noir.

J’ai fait les tirages en noir profond sur papier blanc, blanc cassé, papier écru. Cette semaine, je vais jouer avec les couleurs : arriver avec elles à rendre la chaleur sèche de cette journée : de l’orange, du rouge, du noir aussi : à voir !

vélos à contre jour

 

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Un aigle noir en linogravure

 

J’avais un aigle dans la tête, un aigle en lino, un aigle en couleurs, volant sur un ciel en couleur. Mais quand Barbara chante l’aigle noir, ça me parle aussi, un aigle noir, pas comme le sien, non, mais c’est juste sa couleur qui m’appelle !

Quand j’étais prof de pub, j’enseignais la couleur, l’harmonie, et la psychologie de chacune. Le NOIR, la « non-couleur » pour certains, la « couleur ultime » pour d’autres, était au centre des débats, animés, passionnés. Et c’est à la rencontre de ce noir que je veux aller avec mon aigle déjà créé.

Le résultat, là encore, m’a surpris : l’image « fonctionne » aussi bien en couleurs qu’en noir et blanc : donc c’est qu’elle est réussie (!) Je suis allé jusqu’à « oublier » le ciel : il est blanc, mais bien présent, et symboliquement, ça me plaît assez cette histoire, l’un sans l’autre, le blanc ou le noir n’existent pas !

l'aigle noir

 

 

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la linogravure de l’aigle s’envole elle aussi vers d’autres ciels !

l'aigle imprimé

 

Eh bien, voilà, j’ai imprimé mon rapace ! Surprise, tout va au delà de ce que j’imaginais, ma gravure n’est plus gravure, mais oeuvre peinte !

C’était donc la surprise que me réservait ce projet qui me trottait en tête depuis bien longtemps : une gravure qui s’envole elle aussi …

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J’ai un aigle dans la tête

 

Il y a des fois, comme ça on est archi-débordé, et on n’en a pas encore assez ! Ce qui m’arrive en ce moment, je n’ai pas de temps, alors la création s’installe dans la tête, le coeur, les mains, et rien à faire, il faut y passer.

Alors tant pis pour l’herbe qui pousse trop vite, la haie qui est presque bonne à tailler, le bois qui encombre et qu’il faut couper d’urgence, j’ai un aigle dans la tête, et qui veut sortir !

Donc, dessins, gomme, crayon, papier, vite vite ça vient ! Je veux un aigle resplendissant, bourré de couleurs chaudes, des rouges, oranges, ors, noirs, dans un ciel de soir, bleu, rose, or !

Et ça tourne, retourne, m’emporte, m’arrête, et repart : comment cela va-t-il finir ? C’est-à-dire comment vais-je faire ? Faire, faire, faire ?

Comme souvent la solution bondit hors du lit au petit matin : la scie à chantourner, celle qui a une lame de 1 mm, qui tourne sur elle-même, et qui découpera l’aigle, les plumes, et le bec !

Je perce un trou minuscule, y passe la petite lame de scie, et dans la plus forte concentration, je pars à l’aventure de la découpe, là ou rien ne doit faiblir, lâcher, dérailler. Et ça marche, l’aigle s’extrait de son ciel sans souci.

découpe rapace

Tout ça parce que l’aigle aura du blanc sur un ciel bleu-rose-or : et donc je ne peux pas imprimer sur un ciel uniformément coloré. Comme tout va bien, j’ajoute un paysage de montagnes dans le lointain, et un soleil couchant. Je grave l’aigle un petit peu aussi, parce que quand même, c’est de la linogravure !

J’ai en tête les couleurs, et demain, c’est sûr je passe à l’impression !

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