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La « vie » à l’atelier de la Bergerie : linogravure & Cie

Désormais quand les petits enfants viennent à la Bergerie, ils investissent l’atelier, impriment, gravent, et dessinent, sans souci !

Cette fois, Eliott imprime en de multiples exemplaires le tampon « épée » que je lui ai gravé, et Loulou grave son nouveau « chat de 4i », avant de l’imprimer lui aussi en de nombreux exemplaires.

eliot lou nddl

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Quant à moi, je ne résiste pas à l’envie de « meubler » la forêt que j’avais imprimée pour les enfants de NDDL, et dont je viens de découvrir qu’il en restait quelques exemplaires vierges ! Cette fois, des tracteurs et des avions coexistent avec les petits personnages inventés pas les enfants. Il n’y aura que trois exemplaires de cette oeuvre … qui est en vente au prix de 65 € franco !

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aur sar céc

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Après ma mini résidence à NDDL, je reçois à l’atelier trois jeunes stagiaires qui viennent dessiner, graver et imprimer trois jours durant. L’ambiance est littéralement « déchaînée » puisque deux d’entre elles sont en école d’art graphique, et qu’elles peuvent donner libre cours à leur créativité. Les résultats sont à la hauteur de l’énergie déployée, et le bonheur de la réussite se lit sur leurs visages !

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st jack 1

Et comme si cela ne suffisait pas pour meubler mon temps, je reçois mes potes organisateurs de la Saint- Jacques pour la désormais traditionnelle journée d’impression de l’affiche. Comme on se complique la tâche chaque année, cette fois on a aussi invité les bénévoles curieux à venir s’immerger dans le climat de l’atelier. Finalement, comme on fait deux encrages assez emmêlés, on passe une journée et demie à l’impression, mais notre affiche a du caractère, et fait déjà bonne impression : la preuve vivante sous vos yeux !

st jack 2

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Aujourd’hui, relâche, je jardine un peu, bricole à l’extérieur, avant de repartir pour les prochaines expos :

    • La première à Saint Florent le Vieil dans la librairie Parchemin

    • Ensuite à la médiathèque d’Ancenis.

La prochaine gravure attendra un peu, j’hésite encore entre une lectrice à vélo (si, si, ça peut, comme le dit si bien Violette) et une lectrice langoureusement allongée dans son lit, au réveil : tout un programme !

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Une oeuvre commune avec les enfants de NDDL


Avec les enfants de Notre Dame des Landes,

on a un projet d’oeuvre commune :

je grave les animaux et les personnages

qu’ils ont dessiné,

et on les installe dans une forêt que je réalise.

Je commence par graver leurs petits tampons

en matière souple, et ensuite

un arbre en lino pour réaliser une forêt.

Pour la forêt j’imprime

sur une douzaine de feuilles

cinq à six arbres en les décalant,

sur ma grande presse.

Les enfants disposent leurs

petits personnages dans la forêt,

et voici un premier jet de notre oeuvre commune

Les « grands » constituent quant à eux

des forêts un peu plus amusantes,

avec des animaux dans les arbres,

ou carrément dans le ciel.

oeuvre commune nddl

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Mes enfants s’essayent à la linogravure !

Matt, Cha, et les petites à l’atelier

Depuis longtemps, mes enfants voulaient s’essayer à la lino. Ce week end, c’est chose faite : la tête pleine de projets – même si les dessins ont été oubliés à la maison – on commence à dessiner et bientôt à graver. Matt veut faire de la monnaie, depuis qu’il sait que ma « tip top » était utilisée vers 1900 par la banque nationale d’Italie : ça l’amuse ! Alors il dessine et fabrique des « coins » en deux couleurs, et en typo ! Pour un début, il frappe fort, mais ça fonctionne !

matthieu, charlotte et la lino 1

Cha quant à elle part dans un dessin, et donc une gravure, très fouillée d’aigrettes de pissenlit. Elle est méticuleuse, et le résultat est à la hauteur de l’énergie qu’elle met à graver !

L’atelier s’anime avec les petites, qui ne veulent pas être en reste : Titi fabrique des tampons avec une nouvelle matière très souple et facile à graver : un poisson, et « love » !

Sa soeur Vivi reprend sa sirène et l’imprime en « argenté ».

matthieu charlotte et la lino 2

Je n’ai pas vu le temps passer, ils sont fiers de leur maîtrise de la technique, et du résultat. Je suis heureux de partager avec eux une partie de ma passion et de mon métier, et de réaliser, en les écoutant, que la gravure peut encore, à l’heure de l’informatisation à tout va, les passionner vraiment !

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Une linogravure pour la Saint Jacques

Le geai de la Saint Jacques

Comme chaque année maintenant, je me prépare pour l’affiche de notre foire locale : la Saint Jacques. Cette année, nous avons décidé de la placer sous le « patronage » de Jean Jacques Audubon, dont la maman est née ici, aux Touches, au XVIII° siècle.

J’ai donc recherché dans les oiseaux peints, dessinés, et gravés de JJ Audubon, celui pas trop éloigné de notre faune locale, et qui pourrait illustrer notre affiche.

Mon choix s’est porté sur un geai bleu : assez courant, et assez graphique, pour être traité en linogravure. J’ai tout d’abord essayé sur une chute de lino de graver les ailes, et le plumage.

un geai bleu pour la saint jacques

Un premier jet de la future affiche a été validé par les organisateurs, et l’affiche va pouvoir « mûrir » quelques semaines avant sa réalisation définitive prévue pour la fin mars.

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La méthode de la plaque perdue en linogravure : pensive en deux couleurs

La linogravure à plaque perdue :

pensive en deux couleurs

Il y a quelque temps, j’hésitais à « détruire » ma plaque de lino, dans une méthode irréversible qui consiste à imprimer successivement plusieurs couleurs en partant d’une matrice commune à chacune, et qui est re-gravée à chaque étape.

Comme je l’indiquais, j’ai une petite fraiseuse qui permet de réduire mes gravures : et j’ai eu l’idée de faire DEUX réductions, j’en garde une telle quelle, et je réduis l’autre : la méthode est identique, mais le côté irréversible disparaît !

Ce faisant, j’ai mis les réductions de côté, et j’ai « détruit » la plaque de « pensive » pour la deuxième couleur :

pensive en deux couleurs

Tout fonctionne parfaitement, et ma gravure gagne en expressivité, la première couleur était quand même bien fade !

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La Linogravure à Notre Dame des Landes

La linogravure à Notre Dame des Landes

Il y a quelque temps, les institutrices des petits de l’école de Notre Dame des Landes m’ont sollicité pour une intervention à l’école. Elles avaient un projet pédagogique intéressant, et me donnaient l’occasion de le mêler avec un projet graphique personnel dans lequel j’avais envie d’insérer des créations d’enfants.

 Elles sont venues à l’atelier un mercredi matin, pour voir ce que l’artiste avait en tête et lui présenter ce que de leur côté elles désiraient. On a décidé de travailler sur le thème des animaux en général, des animaux de l’Afrique, et du végétal.

 Les enfants ont dessiné à ma demande des projets de tampons que je réaliserai en atelier, de mon côté j’ai préparé mon rhinocéros et lui ai ajouté le nom de l’école. Les enfants allaient ainsi pouvoir imprimer chacun une image de rhinocéros, et ensuite faire la typo de leur prénom avec une casse de caractères professionnels, mais en plastique.

 NDL 1

La magie de ma petite presse a encore fonctionné : les tous petits se sont applaudi à chaque impression ! On a eu la chance de vivre un moment paisible, loin de l’agitation du monde des adultes.

 NDL 2

À ce jour, on a effectué la première phase de notre projet : les enfants ont dessiné, imprimé, typographié. Il nous reste à réaliser l’oeuvre commune : je vais choisir parmi leurs dessins une douzaine d’animaux, et les graver en petit format à l’atelier, et en ce qui concerne ma création, préparer des linos pour réaliser un paysage en format raisin dans lequel ils imprimeront leurs créations, lors de ma prochaine venue à l’école.

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Pour un artiste, l’immersion dans un public d’enfants très jeunes, naturels, expressifs, est l’occasion d’ouvrir grand ses oreilles, ses yeux et son esprit à leurs expressions.

L’un d’eux :

« Comment tu fais le rhinocéros ? »

« Je le dessine »

«  Non, pas ça, le lino, là »

« Eh bien, je dessine dessus, et je grave »

« C’est pas ça, comment tu sais que ce sera un rhinocéros ?»

Et là je suis sans voix, je sens que nos mondes sont bien éloignés, ils sont encore dans une sorte de magie, et à ce moment, je vis une histoire, un conte, une féerie, moi aussi.

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L’une d’elles se poste devant la casse grande ouverte, et immobile regarde sans bouger durant presque une minute, puis prend les caractères qui traînent en tas et les remet à leur place sans se tromper, elle a cinq ans …

 NDL 3

Rentré à la maison, je découvre les dessins, certains sont basiques, informes, mais d’autres révèlent une réelle sensibilité, un imaginaire encore vierge de tout apprentissage.

Je me souviens de mon directeur d’école supérieure qui, un jour d’évaluation, me demande faussement surpris :

« Donc Jean Pierre, si je comprend bien, ils sont moins créatifs après quelques années à l’école que lors de leur entrée ici ? »

« Ben oui … »

 C’est peut-être ça l’art, voir les choses vraiment autrement, et si oui, alors, les artistes, les enfants, les fous et les génies sont très fréquentables !

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ESTAMPES MINIATURES

En ce début d’année, ici, à la Bergerie,

je me consacre aux estampes de petit format.

La gravure a aussi connu son âge d’or

dans l’illustration de livres,

avec des petites images .

Comme je possède une petite fraiseuse pantographe,

j’ai eu l’idée de transformer

certaines gravures de moyen format,

telles les 20 par 30 cm en petits formats de 10 par 15,

puisque mon pantographe permet

la réduction de moitié :

caty lit

Pourquoi faire cela ?

J’ai plein de raisons, et d’envies, en vrac :

* un petit livre d’artiste

centré sur mon cher thème de la lectrice,

et il me faut des petits formats,

* jouer avec les possibilités offertes par la machine,

* changer ma vision des choses,

plus petit, plus grand, ce n’est plus pareil !

*

J’ai commencé avec ma « lectrice dans les prés »,

qui devient « caty lit »

avec ou sans son arbre

en noir ou en couleurs, 

 oh !

J’ai aussi rétréci « Oh le chat »

qui devient simplement « Oh ».

 Ce qui est passionnant,

* c’est de reprendre « à la main »

chaque matrice, puisque la machine

offre imparfaitement ce que je recherche,

* c’est d’imprimer de tous petits formats

sur une grande presse,

* c’est jouer avec la précision

dans la gravure,

avec l’onctuosité de l’encre,

avec le choix du papier et de son grain.

*

Suite à cela, je me suis mis à graver

directement des petits formats :

 je travaille en ce moment sur Audubon,

qui est le thème de notre prochaine

Foire Saint Jacques du 11 mai prochain,

et je suis « dans les oiseaux » !

oiseau st jacques

Alors, j’ai gravé un Geai bleu

pour notre affiche, mais dans un format

plus grand, en essayant d’utiliser

la même technique.

*

Je reviens aux petits formats :

j’ai gravé une Aigrette, et comme

je voulais avoir deux couleurs,

l’aigrette d’un coté, et son cadre

de l’autre, j’ai détouré l’oiseau

à la scie à chantourner, 

tout en gardant le cadre intact :

aigrettes

Ensuite, j’ai collé l’oiseau sur

le support en bois, et j’encre séparément,

l’oiseau et le cadre qui vient

s’encastrer précisément sur le Geai.

*

Je suis, je pense, aux limites de ce que

mes outils, mes machines et mes yeux

acceptent de faire, mais pour

l’artiste, le jeu en vaut la chandelle,

et ici encore, le cheminement m’apparaît

tout aussi important que le résultat.

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REFLEXIONS SUR LA LINOGRAVURE – 2

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La Gravure et « die Brücke »

Aujourd’hui, du sérieux, des références,

dans ce blog parfois trop exubérant,

on va écouter, lire plutôt Ernst Kirchner :

« Ce qui amène l’artiste au travail graphique

est peut-être le désir de fixer définitivement

la forme libre du dessin.

Par ailleurs, les manipulations techniques

libèrent en l’artiste des forces

qui ne se relèvent pas dans l’action

beaucoup plus facile de dessiner ou de peindre.

Le procédé mécanique de la gravure

unifie les différentes phases du travail.

Le travail de conception peut être à loisir

étalé dans le temps, sans courir de risques.

Il y a beaucoup de charme

à reprendre inlassablement

le travail pendant des semaines

ou des mois pour obtenir l’ultime expression,

ou perfection de la forme,

sans que la plaque perde rien de sa fraîcheur.

L’attrait mystérieux qui entoura

l’invention de la presse au Moyen Age

peut être ressenti, aujourd’hui encore,

par tous ceux qui s’intéressent sérieusement,

et jusque dans les détails de ce métier,

aux arts graphiques. »

(in Die Brücke 1905 – 1914, ed. Somogy)

Et en illustration, un extrait de

« Deux femmes assises » de Erich Heckel

 

deux femmes assises

 

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Complicité d’artistes chez Tok et Bob à Nort-sur-erdre

Complicité d’artistes,

notre groupement informel d’artistes,

expose ce week end chez Tok et Bob,

au Lattay à Nort sur Erdre.

Nous avons choisi comme thème « étoffes ».

Pour moi c’est un peu loin de ma pratique,

plutôt orientée papiers, encres, encadrements.

Ma préoccupation était donc :

comment rejoindre étoffes, tissus, toiles ?

J’ai travaillé sur des fonds texturés étoffes,

et j’ai essayé d’imprimer une gravure

sur diverses toiles.

Le résultat ne m’a pas convaincu,

sauf la toile d’artiste, apprêtée,

qui s’est … prêtée assez bien à l’expérience,

bien que le séchage ait demandé plus d’un mois…

Comme je n’étais pas complètement autonome

concernant les expos à l’extérieur,

je me suis procuré des grilles de deuxième main,

rennes 1

ce qui m’a permis de découvrir la ville de Rennes,

vers laquelle on ne se dirige pratiquement jamais.

Surprise, c’est une très belle ville,

et les grilles me vont bien.

Alors à samedi à Nort sur Erdre.

rennes2

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