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Don Quichotte et Vénus en linogravures

Contrairement à ce que pourrait faire penser mon blog, je déborde d’activité en cette fin d’été. Jugez plutôt : j’ai fait une petite maison sous le chêne pour les enfants, dans le pré derrière l’atelier, et avec Cathy, mon épouse, on refait la cuisine, portes, tapisserie, peintures …

Et la lino dans tout cela ? Eh bien, ça marche aussi ! Pour moi c’est souvent, pour ne pas dire toujours, ainsi : quand j’ai plein de choses en cours, c’est là que je crée le mieux, ou le plus, enfin, je crée !

Ma prochaine exposition a lieu avec le collectif « Complicité d’Artistes » sur le thème « l’air et le vent » dans une petite chapelle à Ligné, tout près d’ici.

L’air et le vent, j’avais plein d’idées en tête, mais pas trop de gravures sur ce thème à l’atelier, alors il a fallu bosser. J’ai fini ma « Nouvelle Naissance de Vénus » : un étonnant mélange de Boticelli, Marylin et Raphaël !

image site ligné

Ensuite, J’ai eu envie de me mesurer à Don Quichotte : des moulins, du vent, c’est dans l’air du temps. Mais au cours du dessin, mon incorrigible chevalier s’est décidé pour l’attaque des tours des centrales électriques, plutôt que les éoliennes, par trop fines, fragiles et élégantes pour renfermer un de ces géants dangereux !

J’ai opté pour un long format horizontal, pas encore assez long, mais je peux découper la lino et l’allonger !

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L’Air et le Vent notre expo avec de la lino à Ligné

affiche Ligné

Comme je le disais dernièrement, une exposition à peine terminée, il faut déjà penser à la suivante !

La prochaine se passe à LIGNÉ, à 8 km de l’atelier, chez les voisins, quoi !

Le thème : l’Air et le Vent, a de quoi inspirer (jeu de mot facile !), mais quand même, je vais essayer d’être créatif. J’ai déjà quelques gravures dans mon sac de graveur :

Les éoliennes avec « Les Filles du Vent »,

mon cerf volant avec « l’Enfant au Cerf Volant ».

Je finis « La Deuxième naissance de Vénus »

je dessine à tout va : un « Don Quichotte à l’Assaut des Éoliennes »,

et une éolienne « Peace & Love ».

Je ne sais pas si je finirais à temps, prochainement, des photos de l’avancement des travaux !

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Un pont dans l’espace : une linogravure en négatif, en couleurs, en dégradé, en découpé !

 

Un pont dans l’espace ! J’en rêvais ! Alors, je l’ai fait … C’est facile : une linogravure, et hop !

En réalité, cette idée, puis ce projet, me trottaient dans la tête depuis un sacré bout de temps : comme il s’agit d’espace, ça ne me chagrinait pas trop.

Au départ l’idée était de relier des planètes par un pont. Ce fut Saturne, obligé, comme dit ma petite fille. Puis, sur ce pont j’ai pensé à mettre des gens qui circulent, un pont vide c’était sidéral.

Et je suis tombé sur une vieille carte du système solaire, qui indique les trajectoires elliptiques des planètes autour du soleil : c’était bon, j’avais tout.

Ou presque, le soleil est immense, il ne fallait pas qu’il prenne trop de place, l’espace est sombre, pour ne pas dire noir, le soleil est jaune éclatant, comment faire ?

Et c’est là que ça a tardé, je voyais exactement ce que je voulais, mais ne savais pas comment j’allais faire, trop de possibles …

Comme souvent, ça s’est déclenché dans le même temps : j’allais découper le soleil, simplement mis en amorce de l’image, et l’encrer à part.

Comme un soleil ça brille, j’ai dessiné quelques éruptions. J’y étais presque : il restait l’espace et les planètes : j’ai décidé que l’espace serait bleu nuit, avec un dégradé bleu pâle pour arriver au blanc vers le soleil !

image pont espace

Compliqué et facile en même temps : j’allais graver en négatif !

Ce que j’ai fait, spectaculaire ET facile à réaliser : les orbites des planètes en creux, les planètes de même, ainsi que le pont et les personnages.

Il restait à dessiner, quelques esquisses, et quelques points précis : les ombres des astres à épargner.

Voici le résultat, très bluffant. Pour corser le tout, j’imprime sur papier aquarelle bien mouillé, mais essoré, et l’encre pénètre vraiment bien.

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Les Filles du Vent

Après avoir bien gravé, et durement, le chêne de mon phoenix, je repars dans la miniature ! Ici, ils construisent des éoliennes, sur les hauteurs, évidemment. Un bon sujet, surtout que le premier jour, le vent a bien soufflé pour les accueillir. Alors, l’inspiration est venue, forcément. Et dans un grand brassage d’air, elles furent pour moi – dès cet instant – ses filles : » les filles du vent ».

Et dans le même temps, mes petites filles sont folles de balançoire. Elles volent dans l’air, accrochées au ciel. Alors par un étrange effet de mon imagination et du vent qui soufflait sur celles-ci, les éoliennes sont devenues vivantes, leurs pales gigantesques devenant les filles sur leurs petits sièges.

J’ai dessiné, dessiné, croqué, pris des photos, pour finalement tout séparer, comme les bâtisseurs qui assemblent les éléments épars. J’ai gravé trois filles séparément, et les cordes qui symbolisent les pales sont devenues des lignes de texte, et comme c’était trop rigide à mon goût, j’ai fabriqué des guide-lignes courbes !

Sur le lit de la presse, ce fut une autre histoire, les filles sont dans des petits carrés, qu’il a fallu orienter, les guide-lignes courbes devaient suivre le mouvement, et il manquait le mât. Je l’ai gravé léger, il fut le seul à être parallèle aux bords.

filles du vent

Finalement après beaucoup de tâtonnements, ça marche, c’est très loin de ce que j’imaginais au début, mais c’est tout le temps comme ça, mes créations m’échappent, et je laisse faire !

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Des pro de la linogravure à la Bergerie

Une semaine de pause après la création du phoenix à St Mars du Désert ? Eh bien non, parce que j’avais programmé un stage, peur de m’ennuyer certainement !

Et ce stage : géant, inattendu, comme à chaque fois que j’organise un événement. Cette fois, ce sont des stagiaires, quasiment des pro, dessinant, gravant, explorant la matière depuis de longues années, qui se sont retrouvés à la Bergerie . Un instant je me suis même demandé ce que j’allais leur apporter…

Il y a bien l’atelier, un espace assez merveilleux, gros murs de pierres, belles solives au plafond, soutenues par une longue poutre portée par deux poteaux de chêne. Pour qui aime les ambiances, le rêve.

Il y a aussi les presses, en fonte, petites, minuscules même, moyennes et très grosses, de beaux objets « vintage » mais surtout, fonctionnels, pratiques, et marchant à l’énergie humaine : pas de moteur autre que les bras !

Et les casses d’imprimeurs, et les gravures, et le bon vieux poêle « godin » qui ronronne…

Bon, il y a moi, aussi, graveur installé depuis 6 ans maintenant, plein d’énergie et d’expérience, à la fois heureux et surpris par leur talent !

Tout cela m’a rappelé mon époque « professeur de pub » quand j’étais plus exigeant avec les élèves capables d’un bon niveau d’exigence justement, qu’avec d’autres.

Alors on est partis dans de « grandes réalisations » ni elles et lui ou moi savions que nous ne pouvions nous contenter du facile, du normal, de l’habituel. Alors on s’est donnés à fond, fatigue ou pas, il fallait y aller, et on y est allés. Au point que le stage s’est achevé vers 21 heures dimanche !

image stage 03:15

Le résultat : à la hauteur des attentes de chacun, que ce soit la précision et le détail du trait pour l’une, l’ambiance de la nuit et sa traduction pour l’autre, l’enchevêtrement du feuillage autour de la statue pour lui. Et pour moi, le bonheur d’encadrer des artistes en limite de la professionnalisation, avec la certitude d’avoir encore appris lors de cette rencontre, et d’attendre encore d’autres expériences comme celle-ci.

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Des éoliennes, de la lino, des ponts : une vie d’artiste !

Le vent s’est mis à souffler vraiment très fort, un matin. Le Dieu des Vents avait senti que ses enfants, les petites éoliennes arrivaient dans les parages ! Pour moi qui les attends depuis longtemps, voilà un prochain thème de gravures : avec le Maître des Vents, je sens que je vais m’entendre.

arrivée éoliennes

Ici, dans le froid, ou la pluie, ou le soleil, ou le vent, l’atelier même un peu froid reste très accueillant. Pour moi, car le prochain stage est dans un mois. Je me suis déplacé dans un lycée professionnel, présenter mon activité, et donner aux élèves de quoi graver de petits tampons sur le thème des végétaux.

Lycée de l'Erdre

  J’ai aussi continué à travailler sur mon expo personnelle de l’été : des ponts dans tous leurs états ! Et comme la prochaine expo de « Complicité d’Artistes » le collectif d’artistes auquel j’appartiens est pour bientôt, j’ai réalisé l’affiche en commun avec ma disciple préférée.

pont nort aff sucé

Le temps est humide, le papier est nouveau, l’encre un peu trop grasse, résultat, lesdites affiches ont mis 9 jours à sécher ! Vive le séchoir à linge de la maison ! Et comme l’année démarre très fort, j’expose des travaux de jeunes stagiaires à la bibliothèque Des Touches la semaine prochaine, pour le festival Polyglotte qui lui a pour thème « Rêvez Jeunesse » !

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Les travaux sur le pont d’Ancenis : une gravure très humaine !

 

Comme je l’écrivais récemment, la vie à l’atelier reprend doucement son cours . J’avais quelques dessins d’avance ! Alors puisque c’était prêt pour la gravure, j’ai gravé !

Je prépare une exposition majeure pour cet été, sur le thème des ponts. Un Sujet qui me parle bien : le pont relie, fait passer d’une rive à l’autre, et permet la rencontre, facilement. Les villes installées au bord d’un fleuve, à la confluence avec des rivières, collectionnent des ponts, un peu comme si elles ne supportaient plus les cicatrices de l’eau.

Alors, je me suis fixé des objectifs ! Le plus important, avoir suffisamment de gravures, ensuite, avoir des images qui parlent, loin des cartes postales.

Le pont d’Ancenis est en réfection, depuis plusieurs mois, et je le vois ainsi, tenu par des hommes, rigidité du métal d’un côté, humanité des muscles de l’autre.

dessins pont tiré

 

La gravure peut très vite devenir fastidieuse avec l’enchevêtrement des poutrelles, la multitude des câbles, les flots du fleuve : je ramène à l’essentiel, suggère, et simplifie, d’un côté, et accentue, caricature, et déforme même de l’autre.

pont tiré gravé

 

Le résultat après le premier tirage me plaît bien, quelques rectifications, comme l’affinement des câbles, la rectification de certaines lignes, améliorent considérablement l’image.

 

pont tiré papier                                                                                                                                

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Vague à l’âme et linogravure

 

Le vague à l’âme de l’artiste graveur

Hier, je suis entré dans l’atelier par l’autre porte, celle que je n’utilise presque pas. La première image que je vois, est « c’est pas juste ». Forcément, elle me parle, me dit d’autres choses que lorsque je l’ai conçue, lorsqu’elle n’était qu’un mot d’enfant ! Je me dis que ce qui entoure, colore différemment les mots et les images !

c'est pas juste

Alors, quand je regarde mon atelier de cet autre point de vue, les yeux s’embuent de larmes intérieures. Sur ma très vieille presse inoccupée, s’étale « le loup mangeur de liberté » celui qui a fait dire à une amie « tu as eu le temps de le faire depuis ? » alors que cette gravure existe depuis trois mois…

le loup

Brusquement, toutes ces gravures du temps passé me parlent autrement. « Interdit de dire des gros mots » plaqué sur Liberté Égalité Fraternité Solidarité résonne différemment.

gros mots

De même « Aux Arts Citoyens » où La liberté se déleste de son arme pour empoigner une guitare,

aux art guitare

 

et « Solidarité » avec les hommes occupés à travailler ensemble.

solidarité

Et ce qui me trouble le plus, c’est que je suis allé au bout de chaque projet : il ne s’agit pas de vagues dessins, abandonnés au fond d’un tiroir, mais d’un travail abouti, avec la précision requise en vue d’une oeuvre, avec plusieurs couleurs, une gravure pensée, réfléchie, imprimée, encadrée et mise en exposition, volontairement.

J’avais peur, je crois, d’une atteinte à nos libertés fondamentales. Je me souviens, un de mes amis avait dit en voyant tout ça : « t’as un problème avec la citoyenneté ». Oui, mais j’appréhendais un risque politique plutôt que religieux. Comme beaucoup d’artistes, sensibles, je le suis plus aux gens, et à ce qui m’entoure qu’à l’argent, et aux idoles de toutes sortes de la modernité, loin, très loin des pseudo-artistes-mercantiles.

Un journaliste a dit un jour, qu’on devrait essayer de demander aux artistes ou aux fous comment faire pour nous sortir du bourbier dans lequel nous nous sommes mis, plutôt qu’aux experts et spécialistes de tout poil. Peut-être voyons nous autrement les choses ordinaires de la vie.

Il est 4 heures du matin, et je n’arrive pas à dormir. Malheureux de ce que la bêtise et la haine ont fait. Je vis cette mort collective, comme un arrachement douloureux d’une partie de ma jeunesse. Je voulais travailler dans l’atelier : le coeur n’y est pas. J’ai fini une gravure commencée avant, c’est facile, tout était prêt. Qu’allons-nous, que vais-je devenir après ?

aux arts crayon

Je me rappelle, lors d’un changement professionnel brutal, avoir naïvement dit lors d’un entretien : « Avant, je ne savais pas ce que j’allais faire après »

J’en suis là.

gouges

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Expérimentations en gravure : impression sur bois et sur toile

 

Cette fois-ci, je cherche les ennuis ! J’aimerai imprimer sur du dur : les oeuvres encadrées c’est sympa, mais parfois aussi un peu ringard quand même. Alors, pour un style plus contemporain, ça serait intéressant d’avoir une gravure imprimée directement sur un support dispensé de vitre.

Que faire ? J’ai imprimé sur papier et l’ai marouflé sur bois : mais le papier reste fragile, une tache, une mouche impétueuse, et l’oeuvre est gâchée.

J’ai imprimé sur toile apprêtée, puis l’ai clouée sur un châssis, peu convaincant.

Alors, reste la solution d’imprimer directement sur du dur : bois, contreplaqué, médium. Mais cette fois, en utilisant une presse à pression verticale, et assez robuste pour fournir une pression sur toute la surface. J’ai pris une lino-gravure ancienne avec très peu d’aplats, et voilà le résultat, sur contreplaqué standard :

la grosse presse verte

solidarité tirée sur bois

Alors j’ai essayé le carton entoilé : assez dur lui aussi, avec en plus le grain de la toile, ses creux et ses bosses. À condition d’accepter que le grain de la toile transparaisse, le résultat est intéressant : j’ai poussé l’exercice très loin, en imprimant d’abord un fond d’image bien chargé, et une fois sec, le motif de premier plan au dessus, en repérage visuel, et voilà :

 

 

cormorans sur toile

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