Dans ma série des ponts, j’ai en tête depuis plusieurs mois l’idée d’une fille dans l’espace qui joue à saute planètes ! Seulement, voilà, de l’idée à la réalisation, il y a un monde, et même un univers, non ?
Alors, ça traîne, gentiment, parfois moins, et peut aussi aller définitivement à la poubelle.
Pour moi, l’oeuvre n’existe que lorsqu’elle se réalise pratiquement, avant, on est dans l’espace de tous les possibles, immense et néant tout à la fois !
Initialement, ma fille dans l’espace était nue, les planètes bleues, et le fond noir. Je la voyais en plongée, un peu comme on voit les insectes sur le sable de la plage !
Et le jour de l’action, elle se retrouve en body, sportive, enjambant les planètes, elle même en dégradé de bleus, sur un fond blanc.
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C’est pour moi la magie de la création : à ce moment-là précisément, toutes les autres possibilités sont anéanties par l’émergence de la solution !
Pour compliquer un peu les choses, je change de lino : un matériau nouveau, en dalles de 50/50, parfaitement naturel. Alors, « pour voir » je réalise un extrait de ma gravure : je dessine et grave rapidement une fille qui court, et l’imprime : elle me plaît bien, le rendu sur le papier est super, et le lino se grave bien.
Alors, passage à l’acte, et je décide au dernier moment de graver les planètes « à part » de façon à les placer différemment. J’imprime en dégradé de bleu, puis la deuxième série en bleu et or.
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