À l’entrée de l’atelier
un vieux vélo rouillé
accueille le visiteur !
D’innombrables fois,
il a été photographié,
regardé, observé, mais
jamais encore gravé !
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C’est enfin fait, je l’ai
imaginé sous un soleil
brûlant, l’atelier et ses
pierres disparaissant
dans l’ombre, lui dans
la lumière du midi.
***
Les tas de bois, bien rangés ou en désordre
m’ont souvent fasciné par l’aspect
très graphique des cercles,
des formes étranges de certaines bûches,
et encore plus par les vides
très sombres entre elles.
***
Je voulais donc graver,
mais le « noir-et -blanc » ne
me convenait pas vraiment.
Le bois partout présent ici,
dans l’atelier, la maison, dehors,
a une couleur chaude.
J’ai dessiné rapidement
le début de mon projet :
le bois assez clair
les ombres bien foncées.
***
C’était sûr, il fallait deux couleurs :
ou deux plaques, ou la technique
de la plaque perdue : j’ai choisi celle-ci.
Un peu d’éphémère ne nuit pas à la création.
J’ai observé, repris des photos,
me suis attardé devant les
tas de bois bien empilés,
et j’ai dessiné sur la plaque.
***
J’ai préparé une teinte
ivoire-orangée pour le fond :
Comme les ombres et les écorces
seraient brunes, il fallait avoir du brun
dans l’ivoire : donc beaucoup de blanc,
du brun et une touche de jaune.
J’ai comparé avec une grosse rondelle
de saule fraîchement coupée,
c’était bon !
***
J’ai gravé la plaque de lino :
enlevant juste les blancs.
Puis l’ai encrée en ivoire et
j’ai imprimée 20 exemplaires
sur un papier blanc-écru de 170g.
Ensuite, j’ai repris la plaque,
et dessiné les parties à conserver :
les plus foncées, et gravé ce qui
allait être ivoire sur l’estampe.
C’est assez complexe, je veux
du brun pour les fissures, l’écorce
et les ombres entre les bois :
Alors que je figure un tas de bois,
j’entre dans l’abstraction avec
des lignes et des aplats !
***
Pour imprimer, j’utilise ma grande presse
typo entièrement manuelle, mais avec
un système de pinces pour le papier,
qui permet de remettre la feuille exactement
au même endroit pour l’impression de
la deuxième couleur, et comme la plaque
de lino est replacée au même endroit,
bloquée par les diverses cales, j’obtiens
un repérage parfait entre les couleurs.
***
J’en suis là, les feuilles sèchent, et demain
je finis la deuxième gravure de la plaque.
Voilà, le deuxième stage de l’année s’est achevé, dans le plaisir de la découverte, et de la réalisation. Cette fois, trois générations se sont retrouvées : deux ados un peu imprévus, une mamie artiste ravie, et une femme active très active.
Et ce qui m’émerveille comme souvent, c’est la créativité ensemble, les échanges, l’émulation, quand les âges les compétences et les expériences s’effacent : presque impossible ensuite, de dire qui a fait quoi avec certitude :
Un église, un visage, rouges, un coq, coloré, un lapin enchanté, d’un pays imaginaire …
Messire Gutenberg dans son infinie sagesse, aidé en l’ occurrence par le Musée de l’imprimerie de Blain et par l’Estampier Jp graveur, autorise sa presse à voyager dans la commune des Touches.
Après avoir terminé les journées nationales de l’estampe dans l’atelier de jp graveur lors d’un Dimanche mémorable, de par sa pluie incessante, et de par les nombreux visiteurs passionnés qui ont assisté ou participé aux démonstrations d’imprimerie, la presse continue son périple.
En effet, la Presse Gutenberg, toute en bois de chêne, va quitter l’Atelier de La Bergerie pour rejoindre la bibliothèque Mille et une pages pour ses portes ouvertes du samedi 4 Juin. Les visiteurs, les curieux, les lecteurs pourront à nouveau admirer le fonctionnement de cette vieille dame de la typographie, avec typographes, imprimeurs, graveurs au milieu des livres, albums et BD de toutes sortes
Ensuite, mardi 7 Juin, ce sera au tour des scolaires de venir découvrir les caractères de plomb, la composition manuelle et l’impression, lors d’une journée consacrée aux écoles du Mont Juillet et du Sacré coeur.
Enfin, cette charmante et vénérable machine rejoindra sa villégiature dans les murs du Château de la Groulais à Blain où elle a définitivement élu domicile.
Je crois qu’après tout ça, mes concitoyens n’ignoreront plus rien des secrets de l’impression, du caractère des imprimeurs, et du grave labeur qui est le mien !!!
Grand moment ce matin à l’atelier de la Bergerie, les animateurs du Musée de l’Imprimerie Ancienne de Blain venaient livrer deux presses vénérables : la Gutenberg, et la Crapouillotte.
Demain, ils viendront à l’atelier pour participer à la Fête de l’Estampe : en imprimant marque page, carte professionnelle, et prospectus de présentation du musée, et surtout en expliquant leur métier !
Alors, amoureux de la typo, de la gravure, des vieilles machines, rendez vous à La Bergerie, route de Trans sur Erdre, à 3 km du bourg des Touches !
Et c’est reparti, cette fois à la Bergerie, dans mon atelier pour la fête de l’estampe. Ouest France notre journal régional me gratifie d’un bel article ce matin, la fête peut commencer, sous le signe de la fragile libellule, mon emblème actuel, et des congés payés, thème de la fête de Saint Mars du Désir !
A la question sur quoi travailles-tu en ce moment, j’ai eu un peu de mal à répondre : les paysages marins, les bords de mer ou de rivière, les oiseaux, les arbres, mais aussi ce que j’appelle l’éveil social.
Tout a commencé avec « Aux Arts Citoyen ! » et ma Marianne et sa guitare, avec aussi ma « Manif » et la conjugaison : « je suis, tu es, il est … ILS ONT ! » Cette fois ce sont « Les Congés Payés » qui prennent la suite, avec prochainement une typo de la Marseillaise re-visitée par ma petite fille !
La lino, ici, est donc dans l’air du temps, quand chacun se découvre être citoyen, avant l’avoir du consommateur, et conjugue le verbe être avant le verbe avoir : un joli programme !
Il y a des fois, comme ça on est archi-débordé, et on n’en a pas encore assez ! Ce qui m’arrive en ce moment, je n’ai pas de temps, alors la création s’installe dans la tête, le coeur, les mains, et rien à faire, il faut y passer.
Alors tant pis pour l’herbe qui pousse trop vite, la haie qui est presque bonne à tailler, le bois qui encombre et qu’il faut couper d’urgence, j’ai un aigle dans la tête, et qui veut sortir !
Donc, dessins, gomme, crayon, papier, vite vite ça vient ! Je veux un aigle resplendissant, bourré de couleurs chaudes, des rouges, oranges, ors, noirs, dans un ciel de soir, bleu, rose, or !
Et ça tourne, retourne, m’emporte, m’arrête, et repart : comment cela va-t-il finir ? C’est-à-dire comment vais-je faire ? Faire, faire, faire ?
Comme souvent la solution bondit hors du lit au petit matin : la scie à chantourner, celle qui a une lame de 1 mm, qui tourne sur elle-même, et qui découpera l’aigle, les plumes, et le bec !
Je perce un trou minuscule, y passe la petite lame de scie, et dans la plus forte concentration, je pars à l’aventure de la découpe, là ou rien ne doit faiblir, lâcher, dérailler. Et ça marche, l’aigle s’extrait de son ciel sans souci.
Tout ça parce que l’aigle aura du blanc sur un ciel bleu-rose-or : et donc je ne peux pas imprimer sur un ciel uniformément coloré. Comme tout va bien, j’ajoute un paysage de montagnes dans le lointain, et un soleil couchant. Je grave l’aigle un petit peu aussi, parce que quand même, c’est de la linogravure !
J’ai en tête les couleurs, et demain, c’est sûr je passe à l’impression !
Je prépare d’arrache-pied mes prochaines exhibitions : quasiment dans le même temps, une présentation de mon activité lors de la commémoration de l’anniversaire des « Congés payés » à Saint Mars du Désert, et la fête de l’estampe à La Bergerie, dans mon atelier.
Bon. J’ai déjà investi St Mars deux fois : la première, mémorable, qui a vu la naissance du Phoenix dans l’ancienne mairie, et la deuxième plus récemment à l’occasion du festival « frontières » où j’ai présenté ma gravure « Hop-là » : les enfants courant sur un pont de barbelés…
Cette fois, on sera dans du plus « léger » avec les congés payés, les vacances, la plage, la voiture !
Pour me mettre dans l’ambiance je bosse sur les congés payés avec une belle estampe-typo que je présenterai à cette occasion.
Pour le reste, je suis dans la préparation de la fête de l’estampe, mais j’en reparlerai bientôt !
Bientôt, bientôt, dernière semaine de Mai, précisément du 23 au 29 mai, j’ouvre mon atelier tous les jours, de 15 h à 19 h pour la Fête nationale de l’Estampe qui commémore un Arrêt du Roi Louis XIV, qui donnait entière liberté aux graveurs ! Une fois n’est pas coutume, alors, venez faire la fête à La Bergerie …