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L’Art prend l’air à l’atelier de linogravure de La Bergerie

Et c’est parti pour la manifestation

des portes ouvertes

des ateliers d’artiste du département !

***

réception des aînés

Dès vendredi,

j’accueille les aînés de la résidence des Touches :

c’est une découverte, un artiste, un atelier,

et en plus, sur la commune.

Je  joue le jeu complètement,

et ils ont droit à une démonstration d’impression

et à une visite commentée de l’atelier.

***

Ensuite, ma petite fille titi et moi,

testons le panneau d’invitation

installé au bord du chemin, 

APLA 2013 - 1

et c’est ma soirée « privée » habituelle,

sur invitation :

cette année j’ai un peu changé,

et choisi de « mêler » les provenances :

dans le désordre : les enfants, la famille,

les amis et voisins,

l’équipe de la Saint Jacques,

mes stagiaires,

mes collègues artistes et artisans d’art,

la bibliothèque,

et des élus qui appartiennent à la culture.

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APLA 2013 - 2

Eux aussi ont droit à une visite de l’atelier,

à la découverte de mes nouvelles création,

et en « avant-première »

à mon projet d’exposition sur la région parisienne.

On a bien discuté, bien mangé, et bien bu aussi.

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APLA 2013 - 3

Et en fin de soirée,

beaucoup inscrivent leurs impressions

sur le livre d’or de l’atelier,

titi observe la lune aux jumelles,

et d’autres s’attardent une dernière fois près des presses

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La Linogravure de jipé et l’art prend l’air

L’Art prend l’air c’est pour bientôt,

très bientôt puisque ça commence vendredi !

affiche apla

Alors, je prépare, j’installe, je nettoie,

et l’atelier se transforme en atelier-expo !

Comme je veux présenter une vision

assez large de ce que je fais,

je reprend des gravures anciennes,

qui expliquent par leur présence

le cheminement actuel,

 je les associe aux estampes récentes,

et je vais même accrocher

sur une corde à linge

les épreuves d’essai de ma prochaine création,

qui une fois encore a pour thème

la rencontre amoureuse.

En ces temps compliqués,

il est rafraîchissant de se consacrer

à ce qui finalement est le sel de la vie !

préparation apla 1

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Un atelier d’impression de linogravures à la Saint Jacques

Et voilà, c’est arrivé,

la foire de la Saint Jacques se déroule

par un temps clair,

mais frais,

et venteux,

mais sans pluie,

alors tout va bien.

***

Les tabliers font bonne impression,

les serveurs ont très bon caractère,

et le cuisinier plonge grave

sa cuiller dans la marmite de soupe.

***

la saint jacques 1

Tout va bien décidément !

Mon atelier lui aussi fait bonne impression,

on a les mains bien encrées,

mais c’est pas grave,

et les grands aident les petits,

dans une ambiance vraiment studieuse.

***

saint jacques 2

À la fin de la journée,

toutes les gravures sont récupérées

par de joyeuses bandes peinturlurées.

***

Saint  jacques 3

Tout ça prend du temps,

de l’énergie,

de la bonne volonté,

mais en retour,

qu’est-ce qu’on est

(fatigué, euh oui, mais c’est pas ce que je voulais dire)

heureux, satisfait, et fier aussi

d’avoir généreusement donné tout cela !

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Un coq, des chats et des amoureux en linogravure !

Un joli coq descend fièrement derrière le grillage,

je le saisis au vol !

Et voilà, une plaque de lino à graver,

en essayant d’avoir des traits fins :

je désire avoir une estampe « au trait »,

pour la colorer une fois sèche avec des encres pigmentées.

Je l’imprime « à l’humide » :

le papier trempé dans l’eau,

brièvement essoré, prend merveilleusement l’encre.

***

Je travaille aussi sur un autre projet,

et j’essaye une calligraphie typographiée :

j’inscrit le mot « amoureux » dans la silhouette

de deux amoureux enlacés :

je ne sais pas encore comment le projet aboutira,

et vers quoi, mais le mélange d’une écriture

linogravée avec une typo classique me plaît bien !

***

Ma petite Louna s’intéresse au chat de Cathy,

et elle décide d’en faire une toute petite carte.

Comme les presses sont utilisées,

on décide de faire une impression au maillet :

le papier est mis sur une feutrine,

la lino encrée est délicatement posée par dessus,

et d’un bon coup de maillet,

accompagné d’un éclat de rire,

l’impression est réalisée :

coq chats & amoureux

et dehors, la glycine commence à embaumer l’atelier.

***

 

 

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La vie de la Bergerie : lino, presseuse, ateliers d’artistes amateurs, impression de tabliers, exposition

Le titre est très long,

mais j’ai laissé le temps passer !

Alors, en images, puisque c’est mon métier,

quand même !

expo photo femmes des touches

Il s’est passé beaucoup de choses en avril :

on a enfin terminé les entretiens avec

« les femmes des touches »,

un projet initié par la bibliothèque municipale.

L’exposition est lancée, et dure jusqu’au 26 juin.

J’ai réalisé les photos,

et mon partenaire dans cette aventure

recueillait les paroles.

Je n’ai rien gravé dans cette histoire,

mais j’ai essayé de garder les yeux bien ouverts !

Ensuite, j’ai voulu voir (encore voir)

ce que ma « presseuse » avait dans le ventre :

presseuse démontée

alors j’ai ouvert et démonté :

assez simple, mais efficace,

j’ai tout graissé, enlevé une lame de ressort

pour avoir plus de passage entre les rouleaux,

et tout remonté.

Et puis, j’ai accueilli des artistes amateurs,

des grands et des petits,

des enfants et des grands

et on a dessiné, gravé, imprimé,

même ma petite de 5 ans

s’est essayé à la presse typo !

Et comme il restait du temps !

on a imprimé pour le fun,

des tabliers pour la Saint Jacques.

Et Loulou l’aînée de mes petites,

qui est aussi la présidente de mon fan club

a dessiné (de trois quart, s’il vous plaît!)

son artiste de papy, l’a gravé et imprimé,

et comme une grande, a signé et numéroté

avec le plus grand sérieux ses épreuves !

atelier d'artistes amateurs

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LA LINOGRAVURE À L’ÉCOLE

Ma petite fille de 9 ans est en CM1,

elle vient d’apprendre la gravure sur bois  

et surtout le rhinocéros de Dürer,

animal fantastique, gravé par l’artiste

d’après des descriptions écrites.

***

Elle a évidemment dit à son maître

que son papy était graveur,

qu’il gravait des animaux,

et donc de fil en aiguille je me suis retrouvé

à l’école, en cm1, à parler gravure, imprimerie,

rhinocéros et tout, et tout.

***

le linocéros

Pour commencer, c’est mon côté joueur,

j’ai gravé pour la circonstance

le rhinocéros de Dürer,

un peu modifié, actualisé,

pour que les enfants puissent l’imprimer.

J’ai donc apporté une presse,

de l’encre, un rouleau, une spatule,

du papier, et vogue la galère,

on a passé une après-midi super,

chacun a encré la matrice, posé le papier,

imprimé, et gardé le résultat.

Il faut dire que le maître avait bien joué

le jeu lui aussi, qui avait fait travailler

les élèves sur le rhino,

les faisant colorier l’animal avant l’atelier lino.

Alors je me pose la question :

le lino c’est rosse ? 

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RÉFLEXIONS SUR LA LINOGRAVURE

Lorsque je suis venu à la linogravure, je ne m’attendais pas à ce qu’elle prenne autant de place dans mon existence. J’ai appris à graver le bois dans ma jeunesse, parce que je crois, j’alliais le matériau bois au dessin. Je dessine depuis l’enfance, et sans complexes, ce qui me sauve encore aujourd’hui de l’appréhension du regard de l’autre. Non que j’y sois indifférent, mais je l’accepte.

Donc, dessin plus bois, j’étais déjà bien content. Mon père, mon grand père, et les autres de la tribu ont passé leur vie à travailler le bois, le sciant, le sculptant, le polissant,c’est le métier de la famille depuis plusieurs générations. Cet atavisme s’est emparé de moi, je m’y suis glissé sans souci. Le bois mérite qu’on l’accepte dans toute sa splendeur et toutes ses contraintes, et elles sont nombreuses. Il nécessite un apprentissage et un apprivoisement. Et pour moi, la technique « bois » me retient parfois dans la création : les « il faut » et les « tu dois » m’ont trop souvent été rabachés à mes oreilles d’enfants pour qu’aujourd’hui je les oublie.

Alors quand le lino est arrivé, par hasard, sans préparation, j’ai redécouvert le plaisir de graver : pas de contrainte de fil, de séchage, de dureté, de noeuds, de voilage, un matériau aussi neutre qu’une feuille de papier, une toile tendue sur un chassis, permettant à la création de s’épanouir tranquille !

plaque or noir encrée

Et curieusement ce qui auparavant était accessoire, puisqu’il fallait dompter le matériau s’est soudainement développé : l’encrage, l’impression, le papier : tout devenait important. Avec la lino, le cheminement créatif s’amplifie après l’acte de graver proprement dit : le choix des encres, les mélanges, l’onctuosité, le choix du rouleau, sa souplesse, sa dureté, l’encrage de la matrice, le choix du papier, son grammage, sa couleur, le choix de l’humidifier ou non, le passage sous la presse, le choix de la pression, l’appréciation de chaque surface encrée, tout devient gravure !

J’ai travaillé le bois professionnellement pendant presque 20 ans, j’ai enseigné pendant plus de 10 ans, j’ai été artisan d’art, j’ai fait de la toute petite série, et je retrouve tout cela mélangé dans la lino : le matériau est gravé, coupé, scié, mis à hauteur, et les gravures sont éditées en toute petite série, puisque le procédé est depuis tout temps lié au multiple.

J’ouvre mon atelier à celles et ceux qui veulent graver ensemble, et je retrouve le plaisir d’enseigner, de sortir de l’intimité de la création pour m’ouvrir aux autres, ce qui me parait indissolublement lié au métier d’artiste. Je trouve ici, comme dans l’acte de graver, la parenté avec les artistes du passé, utilisant la même technique, et la transmettant à leurs disciples.

impression classique de l'enfant aux 1001 nuits

Je n’ai pas encore parlé du dessin, pourtant bien la base de tout ce qui suis. J’ai l’habitude de dessiner, redessiner, gommer, couper, photographier mes dessins, et déjà, sur le papier, marquer les blancs et les noirs. La gravure en relief, que ce soit sur bois, lino, plomb ou tout autre matériau qui accepte de se laisser graver, c’est ôter le blanc et laisser en réserve ce qui doit être imprimé. Pour simplifier on enlève ce qui est blanc et on laisse ce qui est noir. Donc, pour avoir un trait noir, il faut deux entailles de part et d’autre du trait. Pour avoir un aplat noir, on l’entoure de blanc, qui est ce qu’on enlève.

Le dessin initial, l’ébauche, l’idée de départ se modifie dès lors qu’on veut graver : qui est blanc, qui est noir, qui est trait, qui est aplat : formidable enjeu. C’est peut-être dans la création de la gravure ce qu’il y a de plus intéressant : ici les jeux se font ! J’aime cet instant subtil où rien n’est encore décidé, où tout devient possible, équilibre instable entre ce qui est désiré et ce qui adviendra : un peu comme une rencontre avec l’autre : on ne sait pas encore, et les choix successifs en interdiront mille autres : aspect démiurgique de la création…

Pourtant, je ne sacralise pas ces instants, je crayonne au stylobille sur des feuilles de brouillon éparses, les coupe, les colle, les scotche, les arrache ! Heureusement l’appareil photo est là, et depuis peu je photographie quelques étapes de la création, ce qui me permet de revenir en arrière quand la voie choisie ne me plaît plus ! ou inversement m’assurer que la voie sur laquelle je suis est bien celle que je désire.

Je retrouve là le même plaisir que dans l’écriture, et la même sensation : puisque cela se fait maintenant, ce ne sera pas comme si je l’avais fait hier, ou le ferai demain : plaisir intense de l’instant créatif : ici et maintenant, quelque chose comme le bonheur !

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La satisfaction du linograveur

Les affiches de la Saint Jacques,

fin prêtes à l’état de matrice dans la presse

attendaient les petites mains

qui allaient les imprimer pour de bon.

Rendez-vous à l’atelier samedi matin,

et comme l’an dernier,

une bonne équipe s’est lancé dans une impression

en deux couleurs s’il vous plaît,

et pour 200 exemplaires.

impresion affiche st jacques 2013

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Un linograveur à Paris, l’exposition « blanc »

Il y a peu , je décidais d’aller me frotter aux autres graveurs,

et quoi de plus intimidant que d’aller exposer

en région parisienne ?

J’ai donc participé à une exposition

organisée par « graver maintenant » sur le thème « blanc ».

Forcément au début j’ai pensé à simplement

estamper le mot blanc, sans encrer,

ce que certains ont fait, mais c’était trop simple.

Alors j’ai pensé à la neige,

ça tombait bien (!) c’était l’hiver,

encore une fois trop facile.

J’ai donc laissé l’esprit vagabonder,

sans injonction autre que du blanc.

***

Je suis issu du pays minier,

j’ai vu, enfant, les mineurs assister impuissants

à la disparition de la mine,

mais avec la colère de ceux qu’on laisse sur le carreau.

BLANC-1

Et quand mes parents ont quitté ce pays noir,

 j’ai découvert le pays blanc,

du coté de Guérande.

J’ai vu des femmes courageuses et fières

reprendre un travail ancestral dans les marais salants.

Et voilà, c’était comme une évidence,

j’allais graver or noir, or blanc,

le diptyque de mon enfance…

(Evidemment, j’étais le seul à savoir ça)

On est allés à Paris pour le vernissage,

histoire de rencontrer,

par gravures interposées d’autres talents.

La gravure en relief est bien le parent pauvre de la gravure,

les seigneurs travaillent le cuivre !

Mais quand même, certaines créations m’ont bien plu,

bien qu’elles ne soient pas dans la tendance.

 

***

Un séjour parisien offre aussi beaucoup,

 

BLANC-2

 

on a marché, déambulé, visité,

intéressés par les typos, d’autres expos,

la vie , les gens, la rue, les arts.

 

BLANC-3 

 

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Imprimer du grillage sur une linogravure

Enfin, les oies imprimées sont sèches,

comme les chaussettes de l’archiduchesse,

alors vient le temps de la gravure du grillage,

en repérage.

Quand le papier est tiré à sec,

pas de problème, le grillage s’imprime bien.

Mais quand il est mouillé,

la gravure s’imprime deux fois,

avec un très léger décalage : que se passe-t-il ?

Pensées, cogitations, exploration :

le fil du grillage est rond :

quand le papier est mouillé,

il attaque une fois en poussant, et une fois en tirant,

mais de plus, il enveloppe légèrement le fil :

c’est du moins ce que je crois,

alors j’imprime en poussant, retire la feuille,

qui est alors parfaitement imprimée,

et j’essaye sur la presse typo

d’imprimer la feuille suivante en tirant,

et surprise, ça marche aussi !

qui a dit qu’imprimer était facile ?

les oies et le grillage

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