Un pont qui ondule, un autre qui chante, vive la linogravure !

Plus ça va, et moins je charge les gravures. À force d ‘épurer, je vais me retrouver comme Piet Mondrian, et faire une gravure blanche sur fond blanc, ou comme l’autre zozo, peindre en blanc des frigos … blancs.

Bon ne sombrons pas dans les facilités de l’art dit contemporain.

Même si c’est assez juste de penser qu’à un moment, les artistes ont voulu sortir de la toile, car « tout avait déjà été fait ».

Tout ça pour dire qu’en gravure, ce n’est pas ainsi que ça se passe : le blanc n’est pas celui du support, mais il est à créer : en dessinant on pose du noir sur du blanc, nous on creuse pour obtenir le blanc, et c’est ce qu’on épargne qui sera coloré : peut – être qu’on a un cerveau bizarre, juste un peu, mais quand même … (alors quand en plus l’image est inversée …)

C’est parfois acrobatique : ce qui est à gauche passe à droite, et en gravure, inversement, ce qui est à droite etc.

le pont qui ondule

Donc je suis dans mes ponts, et j’enlève beaucoup de matière, il y a aussi un plaisir quasi sensuel à enlever de bons gros copeaux, et à aplanir les fameux blancs ! J’ai fini et imprimé le pont qui ondule, j’ai ajouté un dégradé, pour les lointains, et affiné les traits : perspective ? Peut-être, alors que je joue plutôt à l’embrouiller !

Donc mes derniers ponts : celui qui ondule, et un autre encore plus dépouillé, dénudé, quasi nu, allez, même osseux ! C’est un pont avec un tablier de mots : des paroles sur les notes de « au clair de la lune » posées dans les haubans, et l’eau symbolisée par des ondulations typographiques. Je crois que seuls ceux qui sauront que c’est un pont retrouveront dans ma gravure les éléments d’un pont !

pont chantant

Si j’arrive à encore trouver du temps entre les impressions de l’affiche, les encadrements des estampes, et les petits enfants qui vont débarquer en pleine forme dans l’atelier, je grave un dernier pont : j’ai l’idée : un pont qui tourne, comme celui de Cheviré à Nantes, et qui s’enroule autour d’une Tour qu’une Femme-Loire enserre de ses bras… Bon, de l’idée à la réalisation, il s’écoule parfois plusieurs mètres cubes de réflexion !

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