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Joyeux Noël et Bonne Année!

Superbe !

La neige est venue, inopinée,

égayer cette fin d’année :

mon vieux vélo rouillé

est comme emmitouflé

de fourrure blanche :

Le bois de chauffage a

tout-à-coup l’air bien froid

Et mon atelier semble très fier

de ses pierres enveloppées de neige

Mais au bas des toits,

l’eau piégée

par le froid

ne coule plus

Joyeux Noël

Et Bonne Année !

Aux arts ! Nantes, et le village

Vite vite en passant,

le résultat définitif

pour l’instant !

des gravures précédentes

encadrées, bichonnées, prêtes

pour mon exposition

à Ancenis,  dimanche  22

Une gravure de Nantes sur Loire !

Nantes sur Loire

Le bois brut

Quand il est encré

Laisse des impressions

De caractère, fortes, texturées.

Le village récemment gravé

L’a bien montré.


Je voulais graver Nantes

Depuis longtemps, et là, l’idée m’est venue :

Je vais utiliser le bois brut pour la Loire,

Et pour les tours Bretagne,

Du château, et Lu

Un contreplaqué de fil vertical

Pour le ciel c’est absolu,

Le même, mais de fil horizontal,

Pas de linogravure

Cette fois-ci, mais quelle allure !

Pour la limite entre Loire et ville,

Pas compliqué : ce sera horizontal,

Et pour la limite entre ciel et ville

Ma scie alternative qui jamais ne cale

Découpera les deux plaques

En même temps sans sortir

De la ligne démoniaque :

Et je coupe et je grave sans mollir.

Mais voilà : je suis dans l’atelier

Et le bois brut initiateur du projet

Semble soudain hors de propos

Ma Loire disparaît un instant …

Pour renaître soudainement

Avec une frise ondulée

Tout-à fait adéquate

Attendons donc

L’encrage et l’impression

Des premiers tirages,

Je ne suis pas sûr

Que ma Loire

Demeure…


3 étapes de nantes gravée

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La linogravure et le typographe

Le premier jour :

Une linogravure doit tout d’abord être pensée, dessinée, gravée, et enfin imprimée. Penser, ça va ! Dessiner, aussi. Graver, je l’ai appris depuis longtemps, et je pratique à nouveau depuis trois ans. Imprimer, c’est une autre paire de manches. J’ai une petite presse à épreuves, qui limite mes formats de papier à 30/40 cm, donc mes linogravures à 20/40 cm.

Je sais qu’un jour je passerai à la taille supérieure. Et le hasard me fait rencontrer un typographe de métier, pendant une semaine de vacances en Morbihan.

Lucien Lorans exerce avec force et conviction son métier d’imprimeur. Il ne fait plus d’affiches depuis longtemps, et la grande presse à épreuves qui leur était dédiée, est reléguée au fond et sert de table, cependant que les belles Heidelberg rutilantes tournent dans l’atelier.

Je suis heureux de notre rencontre, il parle avec amour de la typographie au plomb, je lui parle avec autant de ferveur de ma linogravure. Nous sommes faits pour nous entendre, et je sens que la presse va changer de mains.

C’est une Deberny et Peignot, entièrement manuelle, posée sur un bâti en acier. Elle est en fonte, et très lourde. On évalue son poids à 160 kilos. L’affaire conclue, je repasserai avec des bras solides !

Trois jours plus tard avec deux de mes gars, on repart en Bretagne, en camionnette, et l’aventure continue, la presse est chargée sans trop de difficulté, et nous sommes de retour à La Bergerie en fin d’après-midi. Nos amis et amies du village sont au rendez-vous pour le coup de main :

arrivée de la grande presse (images)Le support de machine, image abstraite issue des encres qui ont coulé sur lui, est sorti et installé sans soucis. La presse exige des mains et des bras solides : Benjamin et Florian, mes enfants travaillent  de concert, mes deux voisins Alain et Alain se joignent à moi pour extraire la machine du fourgon. Alors qu’on la pose sur un chariot, Florian découvre des trésors de bois et de plomb mêlés, Claudie et Sophie, les « petites mains » attendent de pied ferme l’entrée de la grosse bête dans l’atelier, et se préparent à glisser les tréteaux par dessous. Domi absente des photos – et pour cause – fait le reportage. Un dernier réglage, et c’est tout bon, l’installation a réussi ! Une affiche réalisée il y a 20 ans par Lucien Lorans retrouve – émue – sa presse maternelle.

Le deuxième jour :

Maintenant que la presse est arrivée, le plus urgent, c’est l’essayer. Le lendemain, je n’ai de cesse d’imprimer, je choisis le coq du clocher, une de mes dernières réalisations, et sans procéder à un examen minutieux, qui viendra plus tard,  j’imprime. La plaque d’inox qui reçoit la gravure est un peu gondolée. Pour un essai ça devrait marcher !

deuxième jour de la presse

Je joue avec mon nouveau jouet. Avec sérieux, implication, concentration, mais aussi plaisir, jubilation, joie. J’étais prof de production graphique pendant 8 années, je n’avais pas le loisir de pratiquer, et maintenant, comme une boucle qui se referme doucement, je passe de la théorie à ma pratique, et quelque part, ça ressemble à du bonheur. D’autant que je le ferai partager à d’autres, amis, copains, stagiaires, visiteurs habituels ou passagers de mon atelier.

Et quand tout est nettoyé, réglé, graissé, inspecté,  je décide l’ajout d’une petite touche personnelle en peignant le support d’un jaune – de Morbihan – éclatant, qui réveille soudainement la belle endormie. Je préserve cependant le panneau de fond, qui garde ainsi ses abstractions typographiques.

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linogravure et poésie

Depuis un moment

l’idée de mes traces

sur cette terre

me tracasse

et m’agace :

Mes godillots

mes croquenots,

mes grolles.

Mes pieds nus

la plante de mes pieds

mes orteils.

Une aile légère,

une plume subtile

en envol gracieux.

Je voudrais mettre

tout ça

en image,

graver tout ça !

Ce matin l’idée m’est venue

d’en faire un poème

avec typographie

et linogravure :

un poème typolino

un typoème

un linotypoème

Un typoèmélino.

je ne sais pas encore

comment l’appeler,

mais je le vois :

mes gros brodequins

la trace de mes pieds nus

une plume qui s’envole

et le typoème !

alors, à l’ouvrage :

cette semaine,

je dessine

et je grave

je grave

grave.

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l’épingle à linge et le graveur…

Les graveurs vous le diront,

l’épingle à linge est leur mascotte

car quand la gravure sort de la presse

il faut bien la mettre à sécher

et c’est souvent  sur la corde à linge,

qui se peuple alors

de multiples épingles

supportant chacune

sa fraîche estampe.

séchage de linogravures

Oui, mais

quand je ne me contente plus

d’une épingle par

feuille

et que j’en mets quatre

chacun en rit

et ici c’est devenu

un bon sujet de plaisanterie

Alors

pour ne pas être en reste,

je décide que

l’épingle,

petite pince anodine

devient à son tour

Sujet d’une gravure

d’abord je la dessine :

épingle-1

en forçant les noirs

enlevant les gris

en ayant des blancs

puis je grave et  j’imprime :

épingle-2

enfin je précise

l’encrage

et la pression

et voilà :

épingle-3

Une star est née !

un prochain week end

lors d’une fête de famille

elle brillera

car surprise, nous sommes

au moins deux à la collectionner

elle sera le thème

de cette fête.

American girl

Ma nièce qui est aussi ma filleule habite New York, Brooklyn précisément. Pour moi, elle est american girl, dans cette représentation colorée. Je vous la montrerai en « brooklyn girl » en « Une fille dans la ville ». Aujourd’hui, j’ai voulu jouer avec une seule plaque gravée – de la linogravure – et j’ai encré les deux parties l’une après l’autre, le papier restant fixé sur la presse. american girl

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new york

P1080375New york, Manhattan pour être encore plus précis !

Quand on quitte la ville par le ferry pour Staten Island, la pointe Sud, Down town comme ils le disent là-bas se détache de l’eau et du ciel.

La magie de la grande ville est intacte, et ce jour-là, un orage tournait au dessus, enveloppant l’espace de tons ocres jusque dans l’eau.