Deux amoureux s’embrassent enlacés
devant la vitrine d’une
galerie d’art.
Mon appareil photo est prêt :
je cadre et je déclenche.
C’est évident ce sera une gravure :
l’appareil photo est mon carnet de croquis,
rapide, fidèle, facile
j’ai mis du temps à l’accepter comme tel
mais ça va, on est réconciliés :
la photo n’est qu’une étape dans la création.
J’ai agrandi, recadré, passé en noir et blanc,
accentué les contrastes, la luminosité,
enlevé des détails, dessiné, et dans la vitrine,
comble de l’artiste
j’ai mis mes propres gravures !
Quand le dessin est presque au point.
Je le reporte sur la plaque de lino
que j’ai préalablement
peinte à la gouache blanche et
collée sur un bloc de bois aggloméré
Vive le carbone !
Ensuite, je pose mes « noirs » au crayon 3B ou 4B
et pour éviter d’en mettre partout quand je vais graver,
je pulvérise un léger film de fixatif pour pastel .
La taille peut commencer :
Pour le lino j’utilise trois types d’outils :
la petite gouge en V pour « dessiner » les tailles
la petite gouge en U pour enlever la matière
les ciseaux droits pour dégager les bouts des tailles.
C’est tout pour aujourd’hui,
that’s all folks !
Génial de voir toute la démarche… C’est ça que je n’arrive pas à faire, l’équilibre entre les noirs et les clairs… Le dernier dessin que j’ai fait, il y a beaucoup trop de « blanc du papier »…
Autrement, comme toi, j’utilise quelquefois la photo et, le carbone, presque chaque fois… Il faudrait aussi que je prépare ma plaque en blanc, ça donne sûrement une meilleure idée.
Sauf que là je vois que tu as gravé dans le même « sens » que ton dessin… Tu ne l’as pas reporté en miroir, c’est un choix ?
Bien vu tout ça !
J’ai oublié de dire que j’ai inversé la photo tout de suite, pour travailler dans le même sens que ce que j’avais vu. Bien que ce ne soit pas indispensable dans ce cas : rien n’oblige à garder le « bon » sens. Mais poussant le bouchon encore plus loin, je me suis amusé à inverser les oeuvres en vitrine, de façon qu’à l’impression tout soit en ordre !
Ce que j’apprécie encore plus ici, c’est l’énorme liberté du dessinateur qui enlève les voitures qui gênent, refait les ombres, accentue les plis des vêtements …
« Le baiser devant la vitrine » ; Doisneaugravure by Jean-Pierre.
Que de travail ! Vivement la suite…
A galon.
Yannick